De L.A. à Mexicali : dans les repaires des trafiquants de drogue
Le roman débute sur la découverte, dans une chambre de motel miteux, du cadavre de Calexico Moore, un agent de la brigade des stups du LAPD. Alors qu'il est de garde au poste, Harry Bosch se retrouve mystérieusement écarté de l'affaire par ses supérieurs. Meurte ou suicide ? La hiérarchie semble tout mettre en oeuvre pour que ce fait divers fasse le moins de vagues possibles. Il n'en fallait pas moins pour mettre la puce à l'oreille de l'inspecteur Bosch, qui mène son enquête en cavalier seul, quitte à se mettre ses supérieurs à dos.
Très vite, Bosch découvre de troublantes similitudes entre le décès de Moore et plusieurs meurtres liés au trafic de la glace noire, la nouvelle drogue à la mode. L'enquête le mène dans les bas-fonds de Los Angeles et jusqu'au Mexique. J'ai été particulièrement frappée par la description lugubre et inquiétante de Los Angeles, qui n'apparaît en rien comme une ville de rêve sous la plume de Michael Connelly. Au contraire, ce sont la drogue, la prostitution et la magouille qui font la loi.
Harry Bosch, le flic obsédé par la justice
J'avais déjà été touchée, dans La blonde en béton, par le personnage de Bosch, solitaire et peu chaleureux, mais très convaincant. Ici encore, il ne lâche pas ses intuitions et va jusqu'au bout de l'enquête, malgré les obstacles qui lui sont tendus, pour rétablir la vérité et la justice. Très humain, il n'a pourtant rien d'un justicier vengeur, c'est tout simplement un flic pur jus qui ne vit que pour résoudre des affaires qui hantent ses nuits. Ses pensées sont entrecoupées de souvenirs de la guerre du Vietnam et de son enfance, ainsi que de ses sentiments naissants pour Sylvia. Cette femme apparaissait déjà comme la compagne de Harry Bosch dans La blonde en béton (qui vient juste après La glace noire dans la chronologie de la saga Harry Bosch de Michael Connelly) et j'ai été ravie de connaître les circonstances de leur rencontre...
Moi qui, d'habitude, n'accroche pas vraiment aux vieux loups solitaires, je trouve le personnage de Bosch très touchant, justement parce qu'il n'est pas creux.
Un style vif et précis
Le style de Michael Connelly est excellent. Le rythme est bien maîtrisé, alternant entre scènes de planques assez lentes et scènes d'action effrénées. Très documenté, l'auteur introduit quantité de détails très précis sur le fonctionnement de l'administration policière et les procédures médicolégales, lors des autopsies par exemple, ce qui rend le roman extrêmement convaincant. L'ensemble est très agréable à lire et je ne me suis ennuyée à aucun moment.
J'ai adoré retrouver Harry Bosch dans ce policier terriblement efficace aux airs de road trip entre L.A. et le Mexique. Je n'ai qu'une envie : lire les autres aventures de Bosch.
La glace noire de Michael Connelly, Points, 1996 (réédité en 2012), 383 pages
Je remercie chaleureusement les éditions Points et Livraddict pour ce partenariat.
Lisez mon avis sur les autres romans de la saga Harry Bosch de Michael Connelly :
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