En matière d'histoires pour les enfants, le Père Castor est un incontournable depuis plusieurs générations. Le célèbre grand-père publie une nouvelle gamme de recueils d'histoire qui raviront petits et grands.


Les plus belles histoires du Père Castor qui font grandir ~ Collectif

Quatrième de couverture :
Dix histoires tendres à partager avec les enfants pour les aider à parler de leurs petites peurs et à grandir dans la vie.

Mon avis :
Le Père Castor et ses histoires représente un souvenir majeur de mon enfance, cette époque où les contes et les récits prenaient vie rien qu'en les racontant. Alors quel plaisir de raconter à mon tour ces histoires à ma fille !

Dans ce recueil, dix auteurs et illustrateurs ont pris plumes et crayons pour imaginer des histoires belles et touchantes qui rassurent les enfants et les aident à grandir. L'arrivée d'un bébé, la difficulté à s'endormir, le déménagement, le passage au pot ou encore la rencontre avec une nouvelle maîtresse d'école : avec tendresse et humour, ces petits récits parlent des grandes étapes de la vie qui peuvent angoisser les petits.

Bien qu'elle n'ait pas encore trois mois et ne s'intéresse pas aux illustrations pour le moment, ma fille adore déjà ces histoires qui font partie intégrante de notre rituel du soir. En fonction de sa fatigue et de sa difficulté à s'endormir, je lui lis des histoires courtes ou un peu plus longues : le recueil propose les deux. D'ailleurs, c'est pratique, le temps de lecture est indiqué dans le sommaire : de 3 à 20 minutes, on peut donc choisir son histoire facilement en fonction du temps que l'on souhaite consacrer à la lecture.

J'étais déjà une amoureuse des livres mais lire ce genre d'histoire à ma fille me donne encore plus de plaisir à la lecture. Lire des histoires à son enfant est un merveilleux moment de partage qui peut commencer dès le plus jeune âge, et même avant la naissance ! J'achèterai à coup sûr les deux autres volumes de la collection, Les plus belles histoires du Père Castor qui font rire et Les plus belles histoires du Père Castor avec les animaux, car ce sont des recueils riches et précieux !

Les plus belles histoires du Père Castor qui font grandir, Collectif, Flammarion Jeunesse, 2016, 128 pages

Et si vous viviez le 14 juillet 1789 de l'intérieur, dans la foule en colère, celle qui se révolte, qui gronde et qui meurt ? Dans son nouveau roman, Eric Vuillard redonne vie aux anonymes qui ont fait de cette date le symbole de la République française. Un roman intense et surprenant.


14 juillet ~ Eric Vuillard

Quatrième de couverture :
Paris est désormais au peuple. Tout chaviré. Aiguisé. Se baignant aux fontaines. La nuit est tombée. De petits groupes marchent sur les barrières. Ce sont des bandes d'ouvriers, de menuisiers, de tailleurs, gens ordinaires, mais aussi des porte-faix, des sans-emplois, des argotiers, sortis tout droit de leur échoppe ou du port au Bled. Et dans la nuit de la grande ville, il y eut alors une étincelle, cri de mica. 
L'octroi fut incendié. Puis un autre. Encore un autre. Les barrières brûlaient. Ce qui brûle projette sur ce qui nous entoure un je-ne-sais-quoi de fascinant. On danse autour du monde qui se renverse, le regard se perd dans le feu. Nous sommes de la paille.

Mon avis :
On l'a tous appris dans nos livres d'histoire, le 14 juillet 1789, c'est la prise de la Bastille, symbole de la Révolution Française. On associe cette date à de grands noms : Louis XVI, Robespierre, Danton... Mais qui se souvient de la foule, de ces Français du peuple qui se sont révoltés et sont morts ce jour-là, sans qui l'exploit n'aurait pas été possible ?

Dans 14 juillet, Eric Vuillard redonne un nom et un visage à la foule des anonymes sans qui la prise de la Bastille ne serait pas le symbole qu'elle est aujourd'hui. De sa plume vivante, il énumère les noms de ceux qui crient, qui se battent et qui meurent. Il retrace les derniers instants de ces Français qui sont prêts à laisser leur vie pour défendre leur liberté, et de ceux qui suivent la foule dans trop savoir pourquoi ils sont là. En une centaine de pages, Eric Vuillard nous transporte dans un flash-back de plus de 200 ans, au cœur de l'action. 

14 juillet est un roman instructif, addictif et terriblement actuel, une des plus belles surprises de cette rentrée littéraire.

14 juillet d'Eric Vuillard, Actes Sud, 2016, 208 pages
Je remercie les éditions Actes Sud et le site decitre.fr pour cette lecture.

Après Les gens heureux lisent et boivent du café, Agnès Martin-Lugand signe une suite brillante et addictive, toujours aussi agréable.


La vie est facile, ne t'inquiète pas ~ Agnès Martin-Lugand

Quatrième de couverture :
Rentrée d'Irlande, Diane est bien décidée à reconstruire sa vie à Paris. Avec l'aide de son ami Félix, elle s'est lancée à corps perdu dans la reprise en main de son café littéraire. C'est là, aux "Gens heureux lisent et boivent du café", son havre de paix, qu'elle rencontre Olivier. Il est gentil, attentionné, et, surtout, il comprend son refus d'être mère à nouveau. Car elle ne peut se remettre de la perte de sa fille.
Bientôt, un événement inattendu va venir bouleverser les certitudes de Diane quant à ses choix, pour lesquels elle a tant bataillé.
Aura-t-elle le courage d'accepter un autre chemin ?

Mon avis :
J'ai adoré retrouver Diane, Félix, Edward et les autres dans cette suite de Les gens heureux lisent et boivent du café, à ne lire pas ouvrir avant d'avoir lu le premier opus. Diane a repris du poil de la bête et se reconstruit jour après jour. Malgré tout, les blessures sont toujours là : celles causées par la perte de sa famille, et celles, plus récentes, liées à son séjour en Irlande. Ce mélange de forces et de faiblesses fait de Diane un personnage à la fois touchant et attachant, sans pour autant être niais ou agaçant.

Concernant l'intrigue, je dois avouer qu'elle est assez prévisible et que j'ai vu arriver de loin les choix de l'héroïne. Pour autant, le roman se lit avec délectation, d'une seule traite. J'ai aimé me retrouver à nouveau sur les plages irlandaises, au cœur de cette atmosphère à la fois triste et chaleureuse qui rend la duologie d'Agnès Martin-Lugand si savoureuse. J'ai d'ailleurs préféré le second opus au premier, moins versé dans la romance et plus centré sur les questions existentielles liées à la famille. La vie est facile, ne t'inquiète pas est un roman exquis idéal pour passer un moment cosy plein de tendresse.

La vie est facile, ne t'inquiète pas d'Agnès Martin-Lugand, Pocket, 2016, 251 pages