Dans une enquête journalistique précise et fouillée, Olivier Guez relate la cavale en Amérique du Sud de Josef Mengele, le médecin chef d’Auschwitz qui aimait se faire appeler « l’ange de la mort ». Probablement l’un des romans les plus marquants de cette rentrée littéraire.


La disparition de Josef Mengele d'Olivier Guez

Quatrième de couverture :
1949 : Josef Mengele arrive en Argentine.
Caché derrière divers pseudonymes, l’ancien médecin tortionnaire à Auschwitz croit pouvoir s’inventer une nouvelle vie à Buenos Aires. L’Argentine de Peron est bienveillante, le monde entier veut oublier les crimes nazis. Mais la traque reprend et le médecin SS doit s’enfuir au Paraguay puis au Brésil. Son errance de planque en planque, déguisé et rongé par l’angoisse, ne connaîtra plus de répit… jusqu’à sa mort mystérieuse sur une plage en 1979.
Comment le médecin SS a-t-il pu passer entre les mailles du filet, trente ans durant ? La disparition de Josef Mengele est une plongée inouïe au cœur des ténèbres. Anciens nazis, agents du Mossad, femmes cupides et dictateurs d’opérette évoluent dans un monde corrompu par le fanatisme, la realpolitik, l’argent et l’ambition. Voici l’odyssée dantesque de Josef Mengele en Amérique du Sud. Le roman-vrai de sa cavale après-guerre.

Mon avis :
Dans l'imaginaire collectif, les nazis, à l'image d'Eichmann, ont pour la plupart été traqués, jugés et châtiés pour leurs crimes. Comment croire alors que l'un des plus monstrueux d'entre eux, Josef Mengele, celui qui envoyait les déportés à la chambre à gaz et a mené fièrement quantité d'expériences sur des cobayes humains, n'ait jamais été retrouvé ? C'est pourtant l'histoire vraie que raconte Olivier Guez dans son dernier roman.

Ce livre est plus qu'un roman : c'est une véritable enquête journalistique, objective et documentée, qu'a menée l'auteur pendant trois ans de sa vie. Le but : retracer les trente-quatre années de cavale de Mengele en Amérique du Sud et s'approcher au plus près du personnage pour tenter de comprendre comment un homme peut faire cela à d'autres hommes.

Car de 1945 à 1979, date de sa mort, Josef Mengele a été traqué par les Occidentaux et par les Israéliens qui voulaient sa tête, mais il est toujours passé entre les mailles du filet. Protégé par sa famille au bras long, des amis fidèles et un sinistre concours de circonstances, il s'est terré en Argentine, au Paraguay puis au Brésil. Il n'a pourtant pas mené la belle vie mais, au contraire, tremblait de terreur à l'idée de se faire prendre. Le romancier décrit un couard jouant au petit chef avec ceux qui l'hébergent et déblatérant sur la grandeur perdue de l'Allemagne, mais se liquéfiant d'angoisse au moindre mouvement des autorités.

La disparition de Josef Mengele est un roman tout en subtilité. Il ne regorge pas de descriptions des atrocités qu'ont vécues les pauvres prisonniers des camps de concentration, mais quelques souvenirs choisis, tirés des nombreux documents qu'Olivier Guez a étudiés, suffisent à imaginer la monstruosité du personnage. Le talent de l'auteur réside justement dans cette capacité à décrire un être abject qui n'a jamais payé pour ses crimes, si ce n'est par une vie de cloporte dont on ne le plaindra pas, passée à tyranniser les autres pour échapper à sa propre bassesse.

En bref :
J'ai été incapable de lâcher ce livre, tant le récit de cette cavale m'a semblé à la fois irréel et au contraire monstrueux de vérité. J'ai senti monter une animosité incontrôlable vis à vis de Mengele, et je suis restée sans voix devant l'incroyable injustice qui a permis que ce monstre ne soit jamais jugé. La disparition de Josef Mengele est un formidable travail d'enquête et d'écriture qui montre toutes les facettes de l'abjection que peut receler le genre humain.

Lisez-le si... vous vous intéressez à la noirceur inavouable de l'âme humaine et au devoir de mémoire.

Le livre :
La disparition de Josef Mengele d'Olivier Guez
Editions Grasset (2017), 240 pages

Je remercie les éditions Grasset et NetGalley pour cette lecture.

Le mois dernier, je vous recommandais trois romans parus pendant la rentrée littéraire. Aujourd'hui, je viens compléter ma liste de favoris avec quatre nouveaux ouvrages.


Rentrée littéraire : mes favoris (suite)


C'est le coeur qui lâche en dernier de Margaret Atwood
Editions Robert Laffont

C'est le coeur qui lâche en dernier de Margaret Atwood

Une dystopie dans la lignée des romans de George Orwell et Philip K. Dick qui explore, dans un univers très proche du nôtre, les vices de l'âme humaine et pose la question de la liberté de l'homme. Est-il libre de ses choix, notamment quand il s'agit d'aimer quelqu'un ? Margaret Atwood signe un roman qui fait froid dans le dos et donne à réfléchir sur notre société du tout-contrôle.

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La maison des Turner d'Angela Flournoy
Editions Les Escales

La maison des Turner d'Angela Flournoy

Ce roman retrace l'histoire d'une famille afro-américaine de treize enfants vivant à Detroit, en évoquant leurs souvenirs liés à la maison familiale, qui a aujourd'hui perdu toute sa valeur. La maison des Turner est un récit sophistiqué et touchant qui aborde la force des non-dits et leur influence sur les relations filiales. Un premier roman surprenant de maturité.

> Lire mon avis



La disparition de Josef Mengele d'Olivier Guez
Editions Grasset

La disparition de Josef Mengele d'Olivier Guez

Le récit objectif et documenté de la cavale de Josef Mengele, médecin chef à Auchwitz, surnommé "l'ange de la mort" et coupable des crimes et des expériences anatomiques les plus abjectes. Cette enquête non fictive, portée par un style précis et journalistique, démontre comment Mengele a échappé toute sa vie à la justice et brosse le portrait d'un homme sans regrets et profondément méprisable. Un livre qui instruit, remue les tripes et donne la nausée.



Un astronaute en Bohême de Jaroslav Kalfar
Editions Calmann Lévy

Un astronaute en Bohême de Jaroslav Kalfar

Jaroslav Kalfar invente un astronaute tchèque livré à lui même dans l'espace, quitté par sa femme et conversant avec un extraterrestre qui l'emmène sur les traces de son passé sombre en République tchèque. L'écriture est agréable et contemplative, et on se laisse porter par les pérégrinations mentales du héros. Un premier roman plein de surprises, un véritable OVNI littéraire !




Et vous, quels sont vos favoris de cette rentrée littéraire ?

Angela Flournoy signe un premier roman surprenant de maturité qui aborde, dans une longue saga familiale, la force des non-dits et leur impact sur les relations filiales.



Quatrième de couverture :
Cela fait plus de cinquante ans que la famille Turner habite Yarrow Street, rue paisible d'un quartier pauvre de Detroit. La maison a vu la naissance des treize enfants et d'une foule de petits-enfants, mais aussi la déchéance de la ville et la mort du père.
Quand Viola, la matriarche, tombe malade, les enfants Turner reviennent pour décider du sort de la maison qui n'a désormais plus aucune valeur, la crise des subprimes étant passée par là.
Garder la maison pour ne pas oublier le passé ou la vendre et aller de l'avant ? Face à ce choix, tous les Turner, de Cha-Cha, le grand frère et désormais chef de famille, à Lelah, la petite dernière, se réunissent. Et s'il fallait chercher dans les secrets et la mythologie familiale pour trouver la clef de l'avenir des Turner et de leur maison ?

Mon avis :
En ouvrant La maison des Turner, vous vous embarquez dans une grande épopée familiale. Vous naviguerez entre les époques, de 1945 à 2008, mais aussi entre les treize enfants de cette famille afro-américaine, de Cha-Cha à Lelah. Cette histoire est venue à Angela Flournoy en hommage à sa propre famille, comme elle l'explique dans les remerciements.

La romancière a choisi un rythme délibérément lent et une construction sophistiquée, passant de l'instant présent aux souvenirs du passé et multipliant les points de vue. Cette lenteur et cette richesse de personnages et d'époques lui permet de dérouler en détails l'histoire de cette famille, d'en extraire chez chaque membre le souvenir qui a influencé sa manière de voir les choses et d'appréhender sa famille. La maison de Yarrow Street est d'ailleurs ce témoin du passé, un lieu qui regorge de souvenirs, agréables ou non, pour chacun des Turner.

Je me suis rapidement attachée à Viola, Francis, Cha-Cha, Troy, Lelah, sa fille Brianne et les autres membres de cette famille, bien qu'aucun ne soit à plaindre ou à louer entièrement. Angela Flournoy a su décrire la place difficile qui peut être celle de chacun dans une si grande famille où une génération sépare l'aîné de la benjamine et où les frères et sœurs sont un peu aussi les parents. Elle dresse aussi un tableau sans filtre de la violence qui règne à Detroit depuis des décennies : celle du racisme, celle de la délinquance et celle de voir un bien familial perdre toute sa valeur.

Au début, La maison des Turner ressemble à un récit dépareillé, sans but, dans lequel on peut se sentir perdu. Mais en s'accrochant un peu, on prend petit à petit du recul et se dévoile alors une sublime photo de famille qui retrouve tout son éclat dans la scène finale. Une telle maîtrise est rare dans un premier roman. C'est une bonne raison pour le lire.

Lisez-le si... vous aimez les sagas familiales qui interrogent le passé et le présent.

Le livre :
La maison des Turner d'Angela Flournoy
Editions Les Escales (2017), 352 pages

Je remercie les éditions Les Escales pour cette lecture.

Au fur et à mesure que ma fille grandit, j'adore la voir apprécier les livres, vers lesquels elle se dirige maintenant régulièrement. Son coup de cœur depuis cet été est un livre musical, Mes plus beaux airs de musique classique, qu'elle ne quitte jamais.


Mes plus beaux airs de musique classique de Marie Deloste et Isabelle Chauvet

Début août, mon chéri et moi cherchions un livre interactif pour occuper notre Poupette sur la route des vacances. Nous sommes tombés par hasard sur ce livre, qui a tout de suite plu à notre fille qui, encore dans la librairie, ne voulait déjà plus le lâcher.

Vous dire qu'elle ADORE ce livre est un euphémisme : elle l'a tellement écouté que nous avons dû changer les piles au moins cinq fois ! Elle appuie sur la pastille pour lancer la musique et se lève pour danser : c'est à mourir de rire !

Ce livre présente sept airs de musique classique très connus : La marche turque de Mozart, L'Ode à la joie de Beethoven, Le Boléro de Ravel, Asturias d'Albéniz, Le Printemps de Vivaldi, La grande valse brillante de Chopin et Le lac des cygnes de Tchaïkovski. Ce dernier est d'ailleurs le préféré de Poupette. Chaque air est illustré par les jolis dessins d'animaux d'Isabelle Chauvet et un petit texte explique l'histoire ou l'émotion traduite par la musique. 

Je tire mon chapeau à Marie Deloste pour avoir conçu ce livre remarquable qui initie les enfants à la musique classique de manière ludique et passionnée !

Lisez-le si... vous souhaitez élargir l'horizon musical de votre enfant.

Le livre :
Mes plus beaux airs de musique classique de Marie Deloste et Isabelle Chauvet
Editions Thomas Jeunesse (2016), 18 pages

Margaret Atwood signe une nouvelle dystopie qui explore les vices humains et pose la question de l'origine du désir amoureux.



Quatrième de couverture :
Stan et Charmaine ont été touchés de plein fouet par la crise économique qui consume les États-Unis. Tous deux survivent grâce aux maigres pourboires que gagne Charmaine dans un bar sordide et se voient contraints de loger dans leur voiture... Aussi, lorsqu'ils découvrent à la télévision une publicité pour une ville qui leur promet un toit au-dessus de leurs têtes, ils signent sans réfléchir : ils n'ont plus rien à perdre.
À Consilience, chacun a un travail, avec la satisfaction d'oeuvrer pour la communauté, et une maison. Un mois sur deux. Le reste du temps, les habitants le passent en prison... ou ils sont également logés et nourris ! Le bonheur. Mais le système veut que pendant leur absence, un autre couple s'installe chez eux avant d'être incarcéré à son tour. Et Stan tombe bientôt sur un mot qui va le rendre fou de désir pour celle qui se glisse entre ses draps quand lui n'y est pas : « Je suis affamée de toi. »

Mon avis :
Si vous avez aimé 1984 de George Orwell, il y a des chances pour que C'est le cœur qui lâche en dernier vous plaise. Margaret Atwood y imagine un monde proche du nôtre, où l'économie s'est effondrée. Pour survivre, les Américains moyens sont obligés d'abandonner leur maison, d'enchaîner les petits boulots, de voler ou de se prostituer. Stan et Charmaine, eux, vivent dans leur voiture, avec toute la promiscuité et l'insécurité que ce logement de fortune implique.

Quand elle a vent du projet Consilience, Charmaine insiste auprès de Stan pour s'y engager. Stan est frileux : on les a prévenus qu'on entre à Consilience, mais que l'on en sort pas. Mais cette vie-là n'est-elle pas plus heureuse que les derniers mois passés dans la voiture ? Sans le savoir, Stan et Charmaine sont entraînés dans une machination qui dépasse de loin ce qu'ils avaient pu imaginer.

Dans ce roman, on retrouve tous les thèmes forts de la dystopie à la George Orwell : un monde post-apocalyptique, des autorités surpuissantes qui contrôlent les faits et gestes de chacun, un progrès scientifique au service de l'aliénation de l'autre et des individus broyés par un système qui les dépasse.

Il y a aussi une pointe de Philip K. Dick dans le récit d'Atwood : les assistantes-robots, les caméras de surveillance et le double-jeu de certains personnages ont un air de Minority Report. Car au fond, Margaret Atwood pose la question de la liberté de l'homme : est-il libre de ses choix, comme celui de se rebeller ou d'aimer quelqu'un ? A ce titre, Stan et Charmaine, l'un passionné, colérique et rebelle, l'autre naïve jusqu'au risible, permettent à l'auteur d'explorer de nombreux vices de l'âme humaine.

C'est le cœur qui lâche en dernier est un de ces romans qui vous font froid dans le dos tant ils interrogent la sincérité du progrès, que l'on nous vend aujourd'hui comme indissociable du bonheur. J'ai particulièrement apprécié le final, qui décuple la puissance du récit et m'a plongée dans le doute.

Lisez-le si... vous aimez les récits dystopiques de George Orwell, Philip K. Dick ou Ray Bradbury.

Le livre :
C'est le cœur qui lâche en dernier de Marget Atwood
Editions Robert Laffond (2017), 450 pages

J'ai lu C'est le cœur qui lâche en dernier dans le cadre de l'opération "Coups de cœur des blogueurs" organisée par le site decitre.fr.
Je remercie Decitre et les éditions Robert Laffont pour cette lecture.

Pascal Voisine signe un premier roman bourré de talent, mêlant nostalgie, émotion et humour noir.


Mon gamin de Pascal Voisine

Quatrième de couverture :
Cet été 1977, un été de vinyles, de chaleur et de baignades, Thierry a 14 ans et découvre la musique, les premiers émois, les montagnes russes de l’adolescence où tout est à la fois morne et intense.
Il passe ses journées avec son meilleur ami, Francis, un handicapé mental qui vit à l’hôpital psychiatrique voisin depuis toujours.
Le gentil Francis adorait la mère de Thierry, et va chaque semaine poser un petit caillou sur sa tombe. Il a vu naître Thierry, qu’il appelle « mon gamin », et lui voue une amitié joyeuse et entière.

Mais le destin s’appuie souvent sur pas grand-chose. Un infirmier tatoué fan d’Elvis, une belle-mère trop jeune et trop jolie, une guitare à deux manches, un chat bien curieux… Et tout bascule.

Quarante ans après ce mois d’août 1977, Thierry, devenu un chanteur à succès sous le nom de Marc Alder, va enfin découvrir la vérité sur les quelques jours qui ont changé toute sa vie.

Mon avis :
C'est à l'annonce du décès de sa belle-mère qu'il n'a pas revue depuis quarante ans que Marc Adler redevient Thierry, l'adolescent qu'il était encore en 1977. Cet été là est celui du concours de cassettes audio organisé par la radio, de la découverte des émois de jeune homme et de la mort d'Elvis. C'est cet été là que, pour Thierry, tout a basculé, que toute sa vie s'est bâtie sur un secret qui a emporté son âme d'enfant.

Sur la route de Champs-Choisy, son village d'enfance, Thierry revit l'été 1977. Il se souvient de sa complicité avec Francis, plein de bienveillance, de son stage à l'hôpital psychiatrique et de ces quelques jours où tu a changé. Dans ce récit plein de nostalgie résonnent les rires de Thierry et Francis, les sourires d'Emelyne sa belle-mère et les airs de guitare du King. C'est comme un bon disque que l'on n'a pas écouté depuis des années et qui donne la chair de poule.

A côté de la nostalgie, il y a dans le magnifique texte de Pascal Voisine un savant mélange d'émotion et d'humour qui vous fait passer du rire aux larmes. L'humour noir est absolument savoureux, comme dans ce monologue improbable d'un cadavre en décomposition qui m'a provoqué un fou rire. Et l'émotion, toujours pudique et sincère, n'est jamais loin. J'ai été bouleversée par l'innocence des personnages, surtout Thierry et Francis, happés par des circonstances incontrôlables et plus fortes qu'eux.

A travers une histoire au fond tragique, Pascal Voisine fait l'éloge de l'amitié, de la différence et de l'amour filial, sans pour autant tomber dans le fade et le niais. Pour un premier roman, Mon gamin est un récit surprenant et maîtrisé à la perfection, une petite pépite à découvrir d'urgence !

Le livre :
Mon gamin de Pascal Voisine
Editions Calmann Lévy (2017), 248 pages

Je remercie les éditions Calmann Lévy pour cette lecture.

Tous aux abris, le grand méchant loup est de sortie et il est de très mauvaise humeur ! Les bisous du grand méchant loup est un livre-marionnette en grand format pour jouer, frémir, mais surtout rire ! Coup de cœur.


Coup de cœur : Les bisous du grand méchant loup de Jean Leroy et Laurent Simon

Quatrième de couverture :
Grrrr ! Le grand méchant loup est de mauvaise humeur. Il grogne, il peste, mais qu'est-ce qui pourrait bien faire son bonheur ?

Mon avis :
En voilà un album beau et intelligent ! Il nous invite à suivre les aventures du loup à son réveil, mal luné et affamé. Il n'aime pas se lever, il n'aime pas se laver, il n'aime pas faire du feu : ce sont de bonnes raisons pour râler et se mettre quelques enfants sous la dent. Mais les enfants ne l'entendent pas de cette oreille et se défendent. Le loup bat en retraite et se met à pleurer. Il faut le consoler, car il n'est pas si méchant que ça, le loup : il adore les bisous !

Ma fille et moi avions déjà adoré Mon ami Mahousse de Jean Leroy, qui montrait l'amitié et la complicité entre un éléphant et un singe. Ici, l'auteur nous décrit un loup grognon, qui fait de grands bruits dignes de sa réputation de grand méchant qui fait peur aux enfants. Mais au fil des pages, on découvre un loup plutôt gentil qui ne demande qu'à avoir de la compagnie. 

Les illustrations à l'aquarelle de Laurent Simon, pleines de couleurs, montrent un loup hirsute mais finalement assez rigolo, avec son caleçon rose à cœurs. Très drôle aussi, la tête de l'animal en tissu, aux grandes oreilles et aux grandes dents, dans laquelle on peut glisser les doigts pour le faire grogner, croquer... ou faire des bisous.

J'ai passé des moments de franche rigolade avec ma fille en lisant ce livre. Poupette rit aux éclats quand j'imite les grognements du loup en essayant de croquer ses doigts avec la marionnette, et elle lui fait plein de bisous pour le consoler. Même si l'album est conseillé à partir de 2 ans, vous pouvez sans problème le proposer aux petits dès 1 an, ils adoreront la marionnette. Fous rires garantis !

Lisez-le si... votre enfant commence à jouer aux marionnettes et à faire des bisous.

Le livre :
Les bisous du grand méchant loup de Jean Leroy et Laurent Simon
Editions Casterman Jeunesse (2017), 16 pages
A partir de 2 ans

Je remercie les éditions Casterman Jeunesse pour cette lecture.

A la lecture du résumé, j'avais été intriguée par le second roman de l'écrivain néerlandais Joost de Vries, le premier traduit en français, qui annonçait un subtil jeu d'usurpation d'identités. J'ai trouvé un récit certes drôle mais sacrément déroutant qui m'a laissée perplexe.


L'héritier de Joost de Vries

Quatrième de couverture :
Quand il apprend le décès de son mentor Josip Brik, le philosophe spécialiste du métadiscours sur Hitler, Friso de Vos est anéanti. Profitant de sa détresse, un certain Philip de Vries, inconnu total, occupe alors le devant de la scène, multiplie les apparitions télévisées et devient le successeur de Brik aux yeux du monde entier.
Refusant de se laisser reléguer au second plan, Friso se rend à Vienne pour un colloque, bien décidé à montrer qu'il est le seul vrai connaisseur de l'oeuvre de Brik et son unique dauphin. Mais quand on le confond avec l'imposteur, Friso décide de se prêter au jeu.
Se jouant de la culture universitaire, mêlant références littéraires et culture pop, le roman nous entraîne dans l'univers de l'intelligentsia internationale ou la réalité compte moins que ce qu'on en dit. Une satire universitaire cinglante, un conte absurde extrêmement érudit.

Mon avis :
Sur le papier, ce roman avait tout pour me plaire. Ce fut d'ailleurs le cas pendant les 100 premières pages. Un jeu de cache-cache universitaire et d'usurpation d'identité sur fond d'hommage à un spécialiste du métadiscours nazi, cela semblait à la fois burlesque et prometteur. Pourtant, le récit s'est vite embourbé dans une sorte de tourbillon incompréhensible qui m'a totalement perdue.

Certes, j'ai bien compris l'exercice de style auquel le jeune écrivain s'est prêté : une construction loufoque basée sur la mise en abîme et sur les références au monde universitaire et à la pop-culture. C'est assez original d'ailleurs, car on trouve dans le même récit des pastiches de discours érudits assez drôles (qui au passage tournent en dérision ce cercle sur son quant-à-soi) à côté de références à la pop culture, ses jeux vidéo en ligne et ses films populaires.

Malgré tout, du point de vue de l'intrigue, j'ai eu du mal à comprendre où l'auteur a voulu en venir, si ce n'est d'écrire un roman totalement absurde. J'ai d'ailleurs été interpellée par le fait que le personnage de Philip de Vries, l'imposteur, porte le même nom que l'auteur. Ce dernier voudrait-il nous montrer qu'il ne se prend pas au sérieux ? Finalement c'est peut-être là le point crucial du roman.

Bref, j'avoue avoir été assez déroutée par ce livre qui pratique la distorsion du réel jusqu'à sembler sans queue ni tête. C'est un roman à lire pour la performance de son auteur, plus que pour son intrigue parfois bien déconcertante.

Lisez-le si... vous aimez l'humour absurde, les constructions littéraires sophistiquées, les jeux de miroirs et de références.

Le livre :
L'héritier de Joost de Vries
Editions Plon (2017), 320 pages

Je remercie les éditions Plon pour cette lecture.

C'est une des belles surprises de la rentrée littéraire : la biographie drôle et décalée de La Fontaine par Erik Orsenna. Un livre savoureux qui se déguste comme une gourmandise.


La Fontaine : une école buissonnière d'Erik Orsenna

Quatrième de couverture :
Depuis l'enfance, il est notre ami. Et les animaux de ses Fables, notre famille. Agneau, corbeau, loup, mouche, grenouille, écrevisse ne nous ont plus jamais quittés. Malicieuse et sage compagnie !
Mais que savons-nous de La Fontaine, sans doute le plus grand poète de notre langue française ?
Voici une promenade au pays vrai d'un certain tout petit Jean, né le 8 juillet 1621, dans la bonne ville de Château-Thierry, juste à l’entrée de la Champagne.
Bientôt voici Paris, joyeux Quartier latin et bons camarades : Boileau, Molière, Racine.
Voici un protecteur, un trop brillant surintendant des Finances, bientôt emprisonné. On ne fait pas sans risque de l’ombre au Roi Soleil.
Voici un très cohérent mari : vite cocu et tranquille de l’être, pourvu qu’on le laisse courir à sa guise.
Voici la pauvreté, malgré l’immense succès des Fables.
Et, peut-être pour le meilleur, voici des Contes. L’Éducation nationale, qui n’aime pas rougir, interdisait de nous les apprendre. On y rencontre trop de dames « gentilles de corsage ».
Vous allez voir comme La Fontaine ressemble à la vie : mi-fable, mi-conte. Gravement coquine.

Mon avis :
Nous avons tous appris au moins une fable par cœur et pourtant, la plupart d'entre nous ne sait rien sur la vie de Jean de la Fontaine. Dans La Fontaine : une école buissonnière, Erik Orsenna retrace la vie du poète au travers d'anecdotes.

Ecrite initialement sous la forme de chroniques diffusées cet été sur France Inter, cette biographie amoureuse, originale et légère, se lit toute seule. Loin du récit linéaire de la vie de La Fontaine, Erik Orsenna raconte les anecdotes qui ont marqué la vie du poète avec un humour délicieux. On apprend par exemple qu'il était le protégé du surintendant des finances Nicolas Fouquet, fait enfermer par le Roi Soleil parce qu'il en était jaloux. Qu'il s'est disputé avec Boileau pour une place à l'Académie Française (qu'ils ont finalement tous deux obtenue), qu'il encourageait sa femme à le tromper ou encore qu'il a écrit des contes érotiques qui lui valurent les foudres de l'abbé Pouget. 

Les chroniques sont d'ailleurs entrecoupées d'extraits choisis parmi les œuvres de La Fontaine. Erik Orsenna nous fait ainsi découvrir des fables méconnues, des vers et correspondances, sans oublier quelques passages des contes érotiques du poète, histoire de nous donner un aperçu de la friponnerie du bonhomme.

Côté plume, j'ai bien senti qu'Erik Orsenna s'était fait plaisir en écrivant ces chroniques. Il se livre à un véritable exercice de style où bons mots et tournures originales donnent de la vivacité et une certaine authenticité au récit. En somme, c'est comme si on se retrouvait propulsé au milieu du 17ème siècle, à la table de La Fontaine. Voilà une belle manière de rendre hommage au formidable travail du poète sur la langue française !

Seul bémol : je regrette la fâcheuse tendance d'Erik Orsenna à se comparer au poète et à ramener le récit à soi. Une manie un poil énervante qui, heureusement, ne s'éternise pas.

Finalement, j'ai pris un grand plaisir à lire ce livre qui se déguste comme une gourmandise et donne envie de relire les Fables de La Fontaine ! Sautez sur cet ouvrage qui vous montrera le poète sous un angle moins académique. En attendant, vous pouvez toujours écouter le podcast des chroniques d'Erik Orsenna sur France Inter.

Lisez-le si... les Fables de La Fontaine vous ramènent en enfance.

Le livre :
Editions Stock (2017), 198 pages

Je remercie les éditions Stock pour cette lecture.

Mardi 3 octobre, j'étais invitée à un apéritif avec Marie Drucker et Sidonie Bonnec à l'occasion de la sortie en poche de leur guide de maternité Maman pour le meilleur et pour le reste. Récit d'une chouette rencontre.



Le rendez-vous était donné à 19h15 au Petit Souk, une boutique d'articles pour enfants en plein cœur du Marais à Paris. Arrivée un peu en avance, j'ai été chaleureusement accueillie par l'équipe du Livre de Poche à l'origine de l'événement, et par les vendeuses de la boutique qui m'ont invitée à en faire le tour.

Attention : quand on entre dans cette boutique, on en sort difficilement sans acheter quelque chose. Tout y est mignon et tendance ! Regardez un peu cette beauté :




Pendant que je flânais dans la boutique, les autres invitées arrivaient, pour la plupart des lectrices conviées par Babelio. Puis les deux journalistes, Marie Drucker et Sidonie Bonnec, sont arrivées ensemble en bonnes copines, bras dessus-bras dessous, et nous ont saluées individuellement.


Après s'être extasiées elles aussi devant la beauté de la boutique, elles se sont installées au fond du magasin, où nous les avons rejointes. Elles nous ont alors présenté leur livre Maman pour le meilleur et pour le reste, qu'elles ont écrit ensemble alors qu'elles étaient toutes deux jeunes mamans. 

Le but : donner des conseils de "bonne copine" aux jeunes mamans qui se sentent perdues, alors qu'elles mêmes avaient été confrontées à des tonnes de questions auxquelles elles ne trouvaient pas de réponse dans les livres. Elles avaient dans l'idée d'écrire un petit guide sympathique et déculpabilisant dans lequel on trouverait à peu près toutes les réponses, sans devoir se plonger dans les encyclopédies de la maternité un peu trop scientifiques. En effet, le ton du livre est léger, drôle et rassurant : tout ce sont j'aurais eu besoin quand ma fille n'avait que quelques mois !


Le livre de Marie Drucker et Sidonie Bonnec est directement tiré de leur expérience personnelle, avec l'appui de quelques professionnels (médecins, sage-femmes, psychologues...). On y trouve des anecdotes qu'elles nous ont raconté avec beaucoup d'humour. 

Après la présentation du livre, nous avons pu poser nos questions aux auteurs, puis leur faire dédicacer un exemplaire. C'était très agréable de pouvoir échanger avec ces deux personnalités que l'on voit plus souvent à la télévision ou à la radio qu'en vrai. Marie Drucker et Sidonie Bonnec sont très accessibles, sympathiques et surtout pleines de vie et très drôles !


Nous avons ensuite partagé le verre de l'amitié autour d'un bel apéritif concocté par Le Livre de Poche. Regardez-moi ces jolis cupcakes aux couleurs du livre :


J'ai également eu la chance de discuter avec les équipes du Livre de Poche et quelques lectrices très sympathiques. Merci à Marie Drucker, Sidonie Bonnec, au Livre de Poche et au petit Souk, j'ai passé une excellente soirée !

Septembre vient de se terminer, et il a été prolifique du côté des lectures, avec pas moins de 10 livres lus. C'est l'heure du bilan !


Bilan Lecture Septembre 2017


Le sympathisant de Viet Thanh Nguyen
Editions Belfond


La confession d'un agent double pendant la guerre du Vietnam. La lecture de ce roman a été une épreuve pour moi, à cause de son style si particulier. Pourtant, c'est un récit brillant par son ironie et son cynisme, parfois même son humour. Un texte exigeant en forme de coup de griffe à l'Amérique et aux idéaux communistes.



Ils vont tuer Robert Kennedy de Marc Dugain
Editions Gallimard


Le narrateur de ce roman d'investigation enquête sur la mort de ses parents, liée à l'assassinat de Robert Kennedy, le frère de JFK. Cela donne un récit passionnant dans lequel Marc Dugain déblaie les mensonges qui entourent la mort des frères Kennedy et nous livre une vérité beaucoup plus dérangeante. Un livre addictif et édifiant de bout en bout.



L'héritier de Joost de Vries
Editions Plon


Ce roman en apparence sans queue ni tête est un exercice de style autour du réel, du rêve et de l'usurpation d'identité. Malgré la performance de l'auteur, qui balade son personnage et son lecteur dans un monde universitaire hostile, j'ai eu du mal à ne pas perdre pied pendant la lecture. L'héritier est un récit à lire pour sa construction loufoque et ses multiples références à la pop culture, pas pour son intrigue.


La Fontaine : une école buissonnière d'Erik Orsenna
Editions Stock


Une biographie originale et décalée de La Fontaine sous la forme de chroniques courtes et très agréables à lire. Erik Orsenna aborde la vie du poète par un chemin de traverse : celui des anecdotes et des rencontres. Il rend également un bel hommage à la langue française magnifiée par La Fontaine et nous fait découvrir de jolies pépites qui révèle un personnage bien plus fripon que l'on ne croit.


Mon gamin de Pascal Voisine
Editions Calmann-Lévy


Un premier roman bourré de talent à ne pas manquer ! C'est un beau récit d'apprentissage où tendresse, tristesse et humour noir se mélangent, au cours de cet été où Thierry va devenir adulte plus brutalement et plus rapidement que prévu. Une jolie pépite à découvrir sans tarder.


Le Lac des cygnes et La Sylphide de Pascale Maret
Editions Nathan


Deux novélisations des ballets, joliment illustrés de clichés des représentations à l'Opéra de Paris. Ces livres sont à mettre entre les mains des enfants qui débutent la lecture et qui sont attirés par l'univers féérique des ballets.



Oh, chouette ! de Jo Lodge
Editions Casterman


Un album aux animations originales et aux couleurs pop qui déclenche l'hilarité générale chez les petits... comme chez les grands !



Je découvre la méditation de Sophie Raynal et Aurélie Guillerey
Editions Nathan


Un album clair et ludique qui propose des exemples et des exercices simples pour apprendre aux enfants à accueillir leurs émotions et à développer leur attention. C'est un beau support pour les accompagner sur la voie de la pleine conscience.



La maison des bisous de Claudia Bielinski
Editions Casterman


Ma fille et moi avons adoré ce livre à flaps rigolo qui invite à une partie de cache-cache pleine de bisous ! Nous avons passé un formidable moment de complicité autour de cet album, qui a donné lieu à une bataille de bisous mémorable.



Et vous, qu'avez-vous lu ce mois-ci ?




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Dans Ils vont tuer Robert Kennedy, Marc Dugain livre une enquête passionnante sur la politique américaine des années 60, faisant cohabiter d'une main de maître réalité et fiction. Addictif.


Ils vont tuer Robert Kennedy de Marc Dugain

Quatrième de couverture :
Un professeur d’histoire contemporaine de l’université de Colombie-Britannique est persuadé que la mort successive de ses deux parents en 1967 et 1968 est liée à l’assassinat de Robert Kennedy. Le roman déroule en parallèle l’enquête sur son père, psychiatre renommé, spécialiste de l’hypnose, qui a quitté précipitamment la France avec sa mère à la fin des années quarante pour rejoindre le Canada et le parcours de Robert Kennedy. Celui-ci s’enfonce dans la dépression après l’assassinat de son frère John, avant de se décider à reprendre le flambeau familial pour l’élection présidentielle de 1968, sachant que cela le conduit à une mort inévitable.
Ces deux histoires intimement liées sont prétexte à revisiter l’histoire des États-Unis des années soixante. Contre-culture et violence politique dominent cette période pourtant porteuse d’espoir pour une génération dont on comprend comment et par qui elle a été sacrifiée.
Après La malédiction d'Edgar et Avenue des Géants, Marc Dugain revient avec ce roman ambitieux à ses sujets de prédilection où se côtoient psychose paranoïaque et besoin irrépressible de vérité.

Mon avis :
Après J. Edgar Hoover (La malédiction d'Edgar) et Staline (Un exécution ordinaire), Marc Dugain s'attaque à un autre géant de l'histoire du 20ème siècle : Robert "Bobby" Kennedy, le frère du président disparu, assassiné lui aussi dans des circonstances troubles, en 1968.

L'auteur s'invente un homonyme canadien, Mark O'Dugain, professeur d'histoire contemporaine dont le sujet de recherches porte sur la mort de Bobby. Il est d'ailleurs convaincu que ce crime est intimement lié à la mort suspecte de ses parents, à la même période. Il mène alors deux enquêtes qui se ramifient peu à peu.

Marc Dugain fait converger avec brio la "petite" et la "grande" histoire, celle de son personnage et celle de la politique américaine des années 60. Malgré quelques longueurs, son récit très documenté s'appuie sur les nombreuses hypothèses qui ont entouré la mort des frères Kennedy, notamment celle d'une expérimentation secrète de la CIA portant sur le contrôle mental.

Côté style, j'ai retrouvé dans Ils vont tuer Robert Kennedy la plume incisive que j'avais tant aimée dans Une exécution ordinaire, renforcée par le monologue introspectif de son personnage acharné à découvrir la vérité. Je me suis prise au jeu de pistes orchestré par l'auteur et j'ai été touchée par le portrait sans fards de Bobby, grand dépressif marchant d'un pas certain vers la mort pour défendre son idéal.

Au final, Marc Dugain livre un texte corrosif et fascinant sur l'une des dynasties les plus célèbres des Etats-Unis, mais aussi sur les secrets les plus inavouables des coulisses de la politique américaine et internationale. Et démontre comment, en éliminant les architectes de la paix dans les années 60, les Américains ont donné naissance à nos ennemis d'aujourd'hui

Le livre :
Editions Gallimard (2017), 400 pages

J'ai lu Ils vont tuer Robert Kennedy dans le cadre de l'opération "Coups de coeur des blogueurs" organisée par le site decitre.fr. Je remercie Decitre et les éditions Gallimard pour cette lecture.




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Les éditions Nathan et l'Opéra de Paris publient deux romans jeunesse, signés Pascale Maret, autour de deux ballets mythiques : Le Lac des cygnes et La Sylphide. Ces novélisations illustrées de clichés des ballets sont idéales pour initier les enfants et les pré-ados au répertoire du ballet classique.


Le Lac des cygnes et La Sylphide de Pascale Maret : des ballets aux romans

Quatrièmes de couverture :

Le Lac des cygnes
Le prince Siegfried doit monter sur le trône et choisir une épouse, lors d'un grand bal donné pour son anniversaire. Au soir qui précède le bal, se promenant au bord d'un lac, il aperçoit la silhouette éblouissante d'une femme-cygne. Elle lui révèle qu'elle a été ensorcelée par le magicien Rothbart : femme la nuit, elle se transforme en cygne le jour. Pour la délivrer, Siegfried, éperdument amoureux, devra l'épouser.

La Sylphide
Dans le sauvage pays d'Ecosse, terre de fées et de légendes, vivait un jeune homme appelé James. Il devait épouser Effie mais ignorait qu'elle n'était pas la seule à l'aimer. Au coeur de la forêt profonde où vivent les fées, une Sylphide d'une grâce irréelle rêvait à lui en secret. Au matin des noces, la Sylphide rentra en voletant dans le manoir de James endormi, et posa sur son front un baiser...


Mon avis :
Nous connaissons tous les mélodies du Lac des cygnes et de La Sylphide, même si l'on est jamais allé au ballet. Nos enfants les connaissent aussi, tellement elles ont été utilisées comme musique de film ou de publicité. En revanche, nous sommes moins familiers avec l'histoire que racontent ces ballets mythiques.

C'était le projet de Pascale Maret de retranscrire, dans des romans accessibles aux jeunes, l'intrigue de ces deux pièces classiques et de la transmettre au plus grand nombre. Son pari est réussi : le récit, fluide et très clair, reprend toutes les péripéties du ballet acte par acte et devient un véritable conte de fées. Il est illustré de sublimes photographies des représentations du ballet à l'Opéra de Paris, avec ses danseurs et danseuses étoiles, qui ajoutent de la féérie au roman.

En bonus, l'auteur dévoile, à la fin de chaque ouvrage, la genèse et les secrets de chacun des ballets : l'histoire de sa création, sa chorégraphie, ses costumes et ses représentations à l'Opéra.

Si vous êtes maman ou papa d'une jeune fille férue de danse classique, je vous conseille vivement de lui mettre ces deux romans entre les mains, à partir de 7 ans. Les pré-ados fans de lecture et les petits curieux, filles comme garçons, pourront évidemment les lire également.

Voilà une belle initiative pour faire redécouvrir les classiques de notre culture à nos enfants, mais de manière accessible et enchanteresse.

Pour découvrir les ballets, voici les trailers de l'Opéra de Paris en vidéo :




Les livres :
Le Lac des cygnes et La Sylphide de Pascale Maret
Editions Nathan (2017), 80 pages

Je remercie les éditions Nathan pour cette lecture.




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