Scribay : le réseau social qui fait de vous un écrivain

La plateforme communautaire d'écriture créée en 2015 a lancé en septembre un accès Premium qui vous guide pas à pas dans l'écriture de votre premier roman. Je l'ai testée pour vous.

La géographe Anne Bécel interroge l'essence du voyage dans ce recueil d'entretiens avec des voyageurs et des penseurs d'aujourd'hui. Une ode à la poésie et à la richesse de l'évasion.


L'invention du voyage d'Anne Bécel

Je ne connaissais pas du tout la chanteuse pour enfants Nomi Nomi avant d'avoir ouvert cet album accompagné d'un CD de chansons, et je suis heureuse de l'avoir découverte ! 




Avec l'arrivée du froid, on a envie de bien-être et de tendresse. Rien de mieux alors qu'un bon roman qui fait du bien ! Ambiance cosy avec 7 livres feel good qui vous feront faire le plein de chaleur humaine.




Les derniers jours de Rabbit Hayes d'Anna Mc Partlin

Les derniers jours de Rabbit Hayes d'Anna Mc Partlin

Un récit franc et vrai, sans mélodrame, qui célèbre l'amour familial et l'amitié qui unissent une famille dans le deuil. Un texte fort et magnifique qui nous laisse constamment entre le rire et les larmes.




Miss Cyclone de Laurence Peyrin

Miss Cyclone de Laurence Peyrin

Un roman lumineux qui raconte l'amitié de deux femmes dans une New York en ébullition, des années 80 à 2000. Ce roman d'une puissance inouïe est porté par Angela, une femme forte et indépendante, au caractère bouillonnant et pleine de talent. Un véritable coup de coeur pour moi !

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Hier encore, c'était l'été de Julie de Lestrange

Hier encore, c'était l'été de Julie de Lestrange

Embarquez-vous dans la vie aux côtés d'une joyeuse bande de copains dont on aimerait faire partie ! De ce texte se dégage une irrésistible poésie qui donne envie de croquer la vie à pleine dents, malgré les difficultés du quotidien. Un roman sublime sur l'amitié, la famille et tous les bonheurs de la vie.

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Entre ciel et Lou de Lorraine Fouchet

Entre ciel et Lou de Lorraine Fouchet

Un magnifique roman choral plein d'amour et de bienveillance, à l'atmosphère à la fois triste et légère. Ce texte profondément humain, qui sent bon le beurre salé et les baisers sucrés, donne envie de se réfugier en Bretagne !

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Eh bien dansons maintenant ! de Karine Lambert

Eh bien dansons maintenant ! de Karine Lambert

Un récit solaire et plein de vie, tout en pudeur et en tendresse, qui raconte la naissance d'une histoire d'amour entre deux personnes âgées ayant perdu leur moitié. Ce "roman-doudou" plein de tendresse et d'espoir prouve qu'il n'est jamais trop tard pour oser profiter de sa vie.

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Et pour les kids :

Mignon et Chérie de Nadja

Mignon et Chérie de Nadja

Un joli album, aux aquarelles tendres et colorées, qui célèbre l'amitié entre un chat et une souris. C'est le livre idéal pour passer un moment privilégié avec son enfant.




La maison des bisous de Claudia Bielinski

La maison des bisous de Claudia Bielinski

Un livre à flaps rigolo qui invite les enfants à un jeu de cache-cache plein de bisous. Le prétexte idéal pour couvrir son enfant de chatouilles et de baisers !



Et vous, quels sont les livres qui vous réchauffent en hiver ?

Jaroslav Kalfar signe un premier roman surprenant, entre science-fiction et introspection.


Un astronaute en Bohême de Jaroslav Kalfar

Quatrième de couverture :
Jakub est un astrophysicien missionné par la République tchèque pour partir dans l’espace analyser un inquiétant nuage qui recouvre Vénus. À la veille de son départ et alors que des hordes de caméras le suivent partout, Jakub n’a qu’une hâte, se retrouver enfin seul. 
Cependant, au bout de treize semaines de voyage, il apprend par écran interposé que sa femme Lenka le quitte. Esseulé au milieu des étoiles, Jakub est aussitôt pris d’une terrible crise d’identité, qui le conduit à revisiter son passé : son père lié au Parti communiste et jugé bourreau suite à la révolution de Velours, le décès accidentel de ses parents, son départ de Prague pour être élevé par ses grands-parents, puis plus tard, son coup de foudre pour Lenka. Jakub remet soudain tout le sens de sa vie, et de l’humanité entière, en question. Plus Vénus approche, moins il s’en soucie car sa vraie mission devient la reconquête de son épouse, à des années-lumière de lui. 
Une odyssée époustouflante qui interroge tout autant l’Univers que l’intime.

Mon avis :
Un astronaute en Bohême débute là où on l'attend : dans l'espace. Quand il réalise que sa compagne ne veut plus lui parler, alors que la solitude commence à lui peser, c'est toute la vie de Jakub qui vacille. C'est ce moment que choisit un extraterrestre, une sorte d'araignée géante, pour venir lui rendre visite. Cet être omniscient et friand de Nutella (le dernier réconfort de Jakub) est en quête du dernier secret inconnu de son espèce : l'origine de la peur, propre à l'âme humaine. Il se met alors à sonder les souvenirs de Jakub, amorçant la remise en question totale de l'astonaute sur son passé, son couple et les grands principes de l'univers.

Dans un récit alternant entre la mission spatiale et le passé traumatique de Jakub, stigmatisé par le travail de son père, Jaroslav Kalfak passe du réel au surnaturel avec une facilité déconcertante. Son talent à distordre le temps et son écriture fluide et contemplative, parfois même drôle, laisse s'épanouir les méditations métaphysiques du héros sur l'amour, la mort et l'univers. La maîtrise gracieuse des mots est d'ailleurs époustouflante, quand l'on sait que le romancier, expatrié aux Etats-Unis, a appris l'anglais en autodidacte et a écrit son roman directement dans cette langue.

Finalement, Jakub est celui que nous sommes tous un peu, un être idéaliste, dont toutes les certitudes sont balayées par la perte d'une seule personne. J'ai trouvé ce héros touchant dans sa fragilité et sa frénésie à vouloir interroger le réel pour se prouver qu'il n'est pas fou.

En bref :
Un astronaute en Bohême est un roman qui n'entre dans aucune case et, malgré sa richesse, ne se prend pas au sérieux. J'ai beaucoup apprécié cette lecture aux confins de la folie, qui dévoile un immense talent. Un véritable OVNI littéraire !

Lisez-le si... vous aimez les romans qui vous mènent là où vous ne les attendez pas.

Le livre :
Un astronaute en Bohême de Jaroslav Kalfar
Editions Calmann Lévy (2017), 360 pages

Je remercie les éditions Calmann Lévy pour cette lecture.

La collection Lulu-Grenadine s'agrandit avec un nouvel album très félin qui apprend aux enfants à se responsabiliser.


Lulu-Grenadine veut un chat de Laurence Gillot et Lucie Durbiano

Quatrième de couverture :
Chez Lou, il y a des chatons tout mignons. Lulu-Grenadine en voudrait un ! Mais sa maman hésite : un chat, c'est aussi beaucoup de travail. Lulu-Grenadine va tout faire pour la convaincre...

Mon avis :
Lulu-Grenadine voudrait adopter un des chatons de sa copine Lou, mais sa maman n'est pas d'accord. La petite fille va alors redoubler d'efforts pour montrer à ses parents qu'elle est capable de s'occuper d'un petit chat. Elle s'entraîne avec son lapin en peluche et s'arrête à la librairie du caresser Chouki, le chat du libraire. Mais quand sa maman dit enfin oui, tous les chatons de Lou ont déjà été donnés. Quelle déception !

Cette petite histoire tendre aux illustrations simples inculque patience et responsabilité à nos chères têtes blondes tout en introduisant la notion de déception, qu'ils rencontreront plus d'une fois au cours de leur vie. Des situations familières dans lesquelles tous les enfants peuvent se projeter.

Lisez-le si... votre enfant réclame un animal de compagnie.

Le livre :
Lulu-Grenadine veut un chat de Laurence Gillot et Lucie Durbiano
Editions Nathan (2017), 32 pages

Je remercie les éditions Nathan pour cette lecture.

Ce mois-ci, j'ai lu essentiellement des romans de la rentrée littéraire et des albums jeunesse avec ma fille. C'est l'heure du bilan !


Bilan Lecture Octobre 2017




C'est le coeur qui lâche en dernier de Margaret Atwood
Editions Robert Laffont

C'est le coeur qui lâche en dernier de Margaret Atwood

Dans ce roman digne de George Orwell et Philip K. Dick, Margaret Atwood réunit tous les thèmes forts de la dystopie et pose la question de la liberté de l'homme. Un récit puissant qui sème le doute, explore les vices de l'âme humaine et interroge la sincérité du progrès.



La maison des Turner d'Angela Flournoy
Editions Les Escales

La maison des Turner d'Angela Flournoy

Un premier roman brillant de maîtrise, juste et touchant qui aborde les relations filiales et la force des non-dits à travers l'histoire d'une famille afro-américaine de Detroit de 13 enfants, leur passé et leur présent rattachés à la maison de Yarrow Street. C'est aussi un tableau peu flatteur du sud américain, de son racisme et de sa violence, il y a des décennies comme de nos jours.




La disparition de Josef Mengele d'Olivier Guez
Editions Grasset

La disparition de Josef Mengele d'Olivier Guez

 Dans une enquête journalistique précise et fouillée, Olivier Guez relate la cavale en Amérique du Sud de Josef Mengele, le médecin chef d’Auschwitz qui aimait se faire appeler « l’ange de la mort » et n'a jamais été retrouvé par la justice. Ce roman est un formidable travail d'enquête et d'écriture qui montre toutes les facettes de l'abjection que peut receler le genre humain. Probablement l'un des romans les plus marquants de la rentrée littéraire.




Un astronaute en Bohême de Jaroslav Kalfar
Editions Calmann Lévy

Un astronaute en Bohême de Jaroslav Kalfar

 Au cours d'une mission dans l'espace, un astronaute tchèque rencontre un extraterrestre qui le renvoie à ses souvenirs d'enfance, à la genèse de son couple et à l'histoire de son pays. Un premier roman surprenant par sa parfaite construction empreinte de méditation sur la condition humaine et sa brillante maîtrise de la langue, au style contemplatif très agréable. Un véritable OVNI littéraire !



Les bisous du grand méchant loup de Jean Leroy et Laurent Simon
Editions Casterman Jeunesse

Les bisous du grand méchant loup de Jean Leroy et Laurent Simon

Coup de coeur pour ce livre-marionnette qui vous fera découvrir le grand méchant loup sous un autre jour !

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Mes plus beaux airs de musique classique de Marie Deloste et Isabelle Chauvet
Editions Thomas Jeunesse

Mes plus beaux airs de musique classique de Marie Deloste et Isabelle Chauvet

LE livre préféré de ma fille en ce moment : un livre musical qui reprend sept airs de musique classique incontournables, idéal pour initier votre enfant à ce genre musical.

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Lulu-Grenadine veut un chat de Laurence Gillot et Lucie Durbiano
Editions Nathan Jeunesse

Lulu-Grenadine veut un chat de Laurence Gillot et Lucie Durbiano

Lulu-Grenadine voudrait adopter un chaton de sa copine, mais sa maman n'est pas d'accord. Elle s'entraîne alors avec son doudou lapin pour lui montrer qu'elle est prête à s'occuper d'un chaton. Malheureusement, quand maman dit oui, le petit chat a déjà été donné à une autre famille. Un joli album dès 3 ans qui responsabilise les enfants et introduit la notion de déception.




Et vous, qu'avez-vous lu ce mois-ci ?

Dans une enquête journalistique précise et fouillée, Olivier Guez relate la cavale en Amérique du Sud de Josef Mengele, le médecin chef d’Auschwitz qui aimait se faire appeler « l’ange de la mort ». Probablement l’un des romans les plus marquants de cette rentrée littéraire.


La disparition de Josef Mengele d'Olivier Guez

Quatrième de couverture :
1949 : Josef Mengele arrive en Argentine.
Caché derrière divers pseudonymes, l’ancien médecin tortionnaire à Auschwitz croit pouvoir s’inventer une nouvelle vie à Buenos Aires. L’Argentine de Peron est bienveillante, le monde entier veut oublier les crimes nazis. Mais la traque reprend et le médecin SS doit s’enfuir au Paraguay puis au Brésil. Son errance de planque en planque, déguisé et rongé par l’angoisse, ne connaîtra plus de répit… jusqu’à sa mort mystérieuse sur une plage en 1979.
Comment le médecin SS a-t-il pu passer entre les mailles du filet, trente ans durant ? La disparition de Josef Mengele est une plongée inouïe au cœur des ténèbres. Anciens nazis, agents du Mossad, femmes cupides et dictateurs d’opérette évoluent dans un monde corrompu par le fanatisme, la realpolitik, l’argent et l’ambition. Voici l’odyssée dantesque de Josef Mengele en Amérique du Sud. Le roman-vrai de sa cavale après-guerre.

Mon avis :
Dans l'imaginaire collectif, les nazis, à l'image d'Eichmann, ont pour la plupart été traqués, jugés et châtiés pour leurs crimes. Comment croire alors que l'un des plus monstrueux d'entre eux, Josef Mengele, celui qui envoyait les déportés à la chambre à gaz et a mené fièrement quantité d'expériences sur des cobayes humains, n'ait jamais été retrouvé ? C'est pourtant l'histoire vraie que raconte Olivier Guez dans son dernier roman.

Ce livre est plus qu'un roman : c'est une véritable enquête journalistique, objective et documentée, qu'a menée l'auteur pendant trois ans de sa vie. Le but : retracer les trente-quatre années de cavale de Mengele en Amérique du Sud et s'approcher au plus près du personnage pour tenter de comprendre comment un homme peut faire cela à d'autres hommes.

Car de 1945 à 1979, date de sa mort, Josef Mengele a été traqué par les Occidentaux et par les Israéliens qui voulaient sa tête, mais il est toujours passé entre les mailles du filet. Protégé par sa famille au bras long, des amis fidèles et un sinistre concours de circonstances, il s'est terré en Argentine, au Paraguay puis au Brésil. Il n'a pourtant pas mené la belle vie mais, au contraire, tremblait de terreur à l'idée de se faire prendre. Le romancier décrit un couard jouant au petit chef avec ceux qui l'hébergent et déblatérant sur la grandeur perdue de l'Allemagne, mais se liquéfiant d'angoisse au moindre mouvement des autorités.

La disparition de Josef Mengele est un roman tout en subtilité. Il ne regorge pas de descriptions des atrocités qu'ont vécues les pauvres prisonniers des camps de concentration, mais quelques souvenirs choisis, tirés des nombreux documents qu'Olivier Guez a étudiés, suffisent à imaginer la monstruosité du personnage. Le talent de l'auteur réside justement dans cette capacité à décrire un être abject qui n'a jamais payé pour ses crimes, si ce n'est par une vie de cloporte dont on ne le plaindra pas, passée à tyranniser les autres pour échapper à sa propre bassesse.

En bref :
J'ai été incapable de lâcher ce livre, tant le récit de cette cavale m'a semblé à la fois irréel et au contraire monstrueux de vérité. J'ai senti monter une animosité incontrôlable vis à vis de Mengele, et je suis restée sans voix devant l'incroyable injustice qui a permis que ce monstre ne soit jamais jugé. La disparition de Josef Mengele est un formidable travail d'enquête et d'écriture qui montre toutes les facettes de l'abjection que peut receler le genre humain.

Lisez-le si... vous vous intéressez à la noirceur inavouable de l'âme humaine et au devoir de mémoire.

Le livre :
La disparition de Josef Mengele d'Olivier Guez
Editions Grasset (2017), 240 pages

Je remercie les éditions Grasset et NetGalley pour cette lecture.

Le mois dernier, je vous recommandais trois romans parus pendant la rentrée littéraire. Aujourd'hui, je viens compléter ma liste de favoris avec quatre nouveaux ouvrages.


Rentrée littéraire : mes favoris (suite)


C'est le coeur qui lâche en dernier de Margaret Atwood
Editions Robert Laffont

C'est le coeur qui lâche en dernier de Margaret Atwood

Une dystopie dans la lignée des romans de George Orwell et Philip K. Dick qui explore, dans un univers très proche du nôtre, les vices de l'âme humaine et pose la question de la liberté de l'homme. Est-il libre de ses choix, notamment quand il s'agit d'aimer quelqu'un ? Margaret Atwood signe un roman qui fait froid dans le dos et donne à réfléchir sur notre société du tout-contrôle.

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La maison des Turner d'Angela Flournoy
Editions Les Escales

La maison des Turner d'Angela Flournoy

Ce roman retrace l'histoire d'une famille afro-américaine de treize enfants vivant à Detroit, en évoquant leurs souvenirs liés à la maison familiale, qui a aujourd'hui perdu toute sa valeur. La maison des Turner est un récit sophistiqué et touchant qui aborde la force des non-dits et leur influence sur les relations filiales. Un premier roman surprenant de maturité.

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La disparition de Josef Mengele d'Olivier Guez
Editions Grasset

La disparition de Josef Mengele d'Olivier Guez

Le récit objectif et documenté de la cavale de Josef Mengele, médecin chef à Auchwitz, surnommé "l'ange de la mort" et coupable des crimes et des expériences anatomiques les plus abjectes. Cette enquête non fictive, portée par un style précis et journalistique, démontre comment Mengele a échappé toute sa vie à la justice et brosse le portrait d'un homme sans regrets et profondément méprisable. Un livre qui instruit, remue les tripes et donne la nausée.



Un astronaute en Bohême de Jaroslav Kalfar
Editions Calmann Lévy

Un astronaute en Bohême de Jaroslav Kalfar

Jaroslav Kalfar invente un astronaute tchèque livré à lui même dans l'espace, quitté par sa femme et conversant avec un extraterrestre qui l'emmène sur les traces de son passé sombre en République tchèque. L'écriture est agréable et contemplative, et on se laisse porter par les pérégrinations mentales du héros. Un premier roman plein de surprises, un véritable OVNI littéraire !




Et vous, quels sont vos favoris de cette rentrée littéraire ?

Angela Flournoy signe un premier roman surprenant de maturité qui aborde, dans une longue saga familiale, la force des non-dits et leur impact sur les relations filiales.



Quatrième de couverture :
Cela fait plus de cinquante ans que la famille Turner habite Yarrow Street, rue paisible d'un quartier pauvre de Detroit. La maison a vu la naissance des treize enfants et d'une foule de petits-enfants, mais aussi la déchéance de la ville et la mort du père.
Quand Viola, la matriarche, tombe malade, les enfants Turner reviennent pour décider du sort de la maison qui n'a désormais plus aucune valeur, la crise des subprimes étant passée par là.
Garder la maison pour ne pas oublier le passé ou la vendre et aller de l'avant ? Face à ce choix, tous les Turner, de Cha-Cha, le grand frère et désormais chef de famille, à Lelah, la petite dernière, se réunissent. Et s'il fallait chercher dans les secrets et la mythologie familiale pour trouver la clef de l'avenir des Turner et de leur maison ?

Mon avis :
En ouvrant La maison des Turner, vous vous embarquez dans une grande épopée familiale. Vous naviguerez entre les époques, de 1945 à 2008, mais aussi entre les treize enfants de cette famille afro-américaine, de Cha-Cha à Lelah. Cette histoire est venue à Angela Flournoy en hommage à sa propre famille, comme elle l'explique dans les remerciements.

La romancière a choisi un rythme délibérément lent et une construction sophistiquée, passant de l'instant présent aux souvenirs du passé et multipliant les points de vue. Cette lenteur et cette richesse de personnages et d'époques lui permet de dérouler en détails l'histoire de cette famille, d'en extraire chez chaque membre le souvenir qui a influencé sa manière de voir les choses et d'appréhender sa famille. La maison de Yarrow Street est d'ailleurs ce témoin du passé, un lieu qui regorge de souvenirs, agréables ou non, pour chacun des Turner.

Je me suis rapidement attachée à Viola, Francis, Cha-Cha, Troy, Lelah, sa fille Brianne et les autres membres de cette famille, bien qu'aucun ne soit à plaindre ou à louer entièrement. Angela Flournoy a su décrire la place difficile qui peut être celle de chacun dans une si grande famille où une génération sépare l'aîné de la benjamine et où les frères et sœurs sont un peu aussi les parents. Elle dresse aussi un tableau sans filtre de la violence qui règne à Detroit depuis des décennies : celle du racisme, celle de la délinquance et celle de voir un bien familial perdre toute sa valeur.

Au début, La maison des Turner ressemble à un récit dépareillé, sans but, dans lequel on peut se sentir perdu. Mais en s'accrochant un peu, on prend petit à petit du recul et se dévoile alors une sublime photo de famille qui retrouve tout son éclat dans la scène finale. Une telle maîtrise est rare dans un premier roman. C'est une bonne raison pour le lire.

Lisez-le si... vous aimez les sagas familiales qui interrogent le passé et le présent.

Le livre :
La maison des Turner d'Angela Flournoy
Editions Les Escales (2017), 352 pages

Je remercie les éditions Les Escales pour cette lecture.

Au fur et à mesure que ma fille grandit, j'adore la voir apprécier les livres, vers lesquels elle se dirige maintenant régulièrement. Son coup de cœur depuis cet été est un livre musical, Mes plus beaux airs de musique classique, qu'elle ne quitte jamais.


Mes plus beaux airs de musique classique de Marie Deloste et Isabelle Chauvet

Début août, mon chéri et moi cherchions un livre interactif pour occuper notre Poupette sur la route des vacances. Nous sommes tombés par hasard sur ce livre, qui a tout de suite plu à notre fille qui, encore dans la librairie, ne voulait déjà plus le lâcher.

Vous dire qu'elle ADORE ce livre est un euphémisme : elle l'a tellement écouté que nous avons dû changer les piles au moins cinq fois ! Elle appuie sur la pastille pour lancer la musique et se lève pour danser : c'est à mourir de rire !

Ce livre présente sept airs de musique classique très connus : La marche turque de Mozart, L'Ode à la joie de Beethoven, Le Boléro de Ravel, Asturias d'Albéniz, Le Printemps de Vivaldi, La grande valse brillante de Chopin et Le lac des cygnes de Tchaïkovski. Ce dernier est d'ailleurs le préféré de Poupette. Chaque air est illustré par les jolis dessins d'animaux d'Isabelle Chauvet et un petit texte explique l'histoire ou l'émotion traduite par la musique. 

Je tire mon chapeau à Marie Deloste pour avoir conçu ce livre remarquable qui initie les enfants à la musique classique de manière ludique et passionnée !

Lisez-le si... vous souhaitez élargir l'horizon musical de votre enfant.

Le livre :
Mes plus beaux airs de musique classique de Marie Deloste et Isabelle Chauvet
Editions Thomas Jeunesse (2016), 18 pages

Margaret Atwood signe une nouvelle dystopie qui explore les vices humains et pose la question de l'origine du désir amoureux.



Quatrième de couverture :
Stan et Charmaine ont été touchés de plein fouet par la crise économique qui consume les États-Unis. Tous deux survivent grâce aux maigres pourboires que gagne Charmaine dans un bar sordide et se voient contraints de loger dans leur voiture... Aussi, lorsqu'ils découvrent à la télévision une publicité pour une ville qui leur promet un toit au-dessus de leurs têtes, ils signent sans réfléchir : ils n'ont plus rien à perdre.
À Consilience, chacun a un travail, avec la satisfaction d'oeuvrer pour la communauté, et une maison. Un mois sur deux. Le reste du temps, les habitants le passent en prison... ou ils sont également logés et nourris ! Le bonheur. Mais le système veut que pendant leur absence, un autre couple s'installe chez eux avant d'être incarcéré à son tour. Et Stan tombe bientôt sur un mot qui va le rendre fou de désir pour celle qui se glisse entre ses draps quand lui n'y est pas : « Je suis affamée de toi. »

Mon avis :
Si vous avez aimé 1984 de George Orwell, il y a des chances pour que C'est le cœur qui lâche en dernier vous plaise. Margaret Atwood y imagine un monde proche du nôtre, où l'économie s'est effondrée. Pour survivre, les Américains moyens sont obligés d'abandonner leur maison, d'enchaîner les petits boulots, de voler ou de se prostituer. Stan et Charmaine, eux, vivent dans leur voiture, avec toute la promiscuité et l'insécurité que ce logement de fortune implique.

Quand elle a vent du projet Consilience, Charmaine insiste auprès de Stan pour s'y engager. Stan est frileux : on les a prévenus qu'on entre à Consilience, mais que l'on en sort pas. Mais cette vie-là n'est-elle pas plus heureuse que les derniers mois passés dans la voiture ? Sans le savoir, Stan et Charmaine sont entraînés dans une machination qui dépasse de loin ce qu'ils avaient pu imaginer.

Dans ce roman, on retrouve tous les thèmes forts de la dystopie à la George Orwell : un monde post-apocalyptique, des autorités surpuissantes qui contrôlent les faits et gestes de chacun, un progrès scientifique au service de l'aliénation de l'autre et des individus broyés par un système qui les dépasse.

Il y a aussi une pointe de Philip K. Dick dans le récit d'Atwood : les assistantes-robots, les caméras de surveillance et le double-jeu de certains personnages ont un air de Minority Report. Car au fond, Margaret Atwood pose la question de la liberté de l'homme : est-il libre de ses choix, comme celui de se rebeller ou d'aimer quelqu'un ? A ce titre, Stan et Charmaine, l'un passionné, colérique et rebelle, l'autre naïve jusqu'au risible, permettent à l'auteur d'explorer de nombreux vices de l'âme humaine.

C'est le cœur qui lâche en dernier est un de ces romans qui vous font froid dans le dos tant ils interrogent la sincérité du progrès, que l'on nous vend aujourd'hui comme indissociable du bonheur. J'ai particulièrement apprécié le final, qui décuple la puissance du récit et m'a plongée dans le doute.

Lisez-le si... vous aimez les récits dystopiques de George Orwell, Philip K. Dick ou Ray Bradbury.

Le livre :
C'est le cœur qui lâche en dernier de Marget Atwood
Editions Robert Laffond (2017), 450 pages

J'ai lu C'est le cœur qui lâche en dernier dans le cadre de l'opération "Coups de cœur des blogueurs" organisée par le site decitre.fr.
Je remercie Decitre et les éditions Robert Laffont pour cette lecture.

Pascal Voisine signe un premier roman bourré de talent, mêlant nostalgie, émotion et humour noir.


Mon gamin de Pascal Voisine

Quatrième de couverture :
Cet été 1977, un été de vinyles, de chaleur et de baignades, Thierry a 14 ans et découvre la musique, les premiers émois, les montagnes russes de l’adolescence où tout est à la fois morne et intense.
Il passe ses journées avec son meilleur ami, Francis, un handicapé mental qui vit à l’hôpital psychiatrique voisin depuis toujours.
Le gentil Francis adorait la mère de Thierry, et va chaque semaine poser un petit caillou sur sa tombe. Il a vu naître Thierry, qu’il appelle « mon gamin », et lui voue une amitié joyeuse et entière.

Mais le destin s’appuie souvent sur pas grand-chose. Un infirmier tatoué fan d’Elvis, une belle-mère trop jeune et trop jolie, une guitare à deux manches, un chat bien curieux… Et tout bascule.

Quarante ans après ce mois d’août 1977, Thierry, devenu un chanteur à succès sous le nom de Marc Alder, va enfin découvrir la vérité sur les quelques jours qui ont changé toute sa vie.

Mon avis :
C'est à l'annonce du décès de sa belle-mère qu'il n'a pas revue depuis quarante ans que Marc Adler redevient Thierry, l'adolescent qu'il était encore en 1977. Cet été là est celui du concours de cassettes audio organisé par la radio, de la découverte des émois de jeune homme et de la mort d'Elvis. C'est cet été là que, pour Thierry, tout a basculé, que toute sa vie s'est bâtie sur un secret qui a emporté son âme d'enfant.

Sur la route de Champs-Choisy, son village d'enfance, Thierry revit l'été 1977. Il se souvient de sa complicité avec Francis, plein de bienveillance, de son stage à l'hôpital psychiatrique et de ces quelques jours où tu a changé. Dans ce récit plein de nostalgie résonnent les rires de Thierry et Francis, les sourires d'Emelyne sa belle-mère et les airs de guitare du King. C'est comme un bon disque que l'on n'a pas écouté depuis des années et qui donne la chair de poule.

A côté de la nostalgie, il y a dans le magnifique texte de Pascal Voisine un savant mélange d'émotion et d'humour qui vous fait passer du rire aux larmes. L'humour noir est absolument savoureux, comme dans ce monologue improbable d'un cadavre en décomposition qui m'a provoqué un fou rire. Et l'émotion, toujours pudique et sincère, n'est jamais loin. J'ai été bouleversée par l'innocence des personnages, surtout Thierry et Francis, happés par des circonstances incontrôlables et plus fortes qu'eux.

A travers une histoire au fond tragique, Pascal Voisine fait l'éloge de l'amitié, de la différence et de l'amour filial, sans pour autant tomber dans le fade et le niais. Pour un premier roman, Mon gamin est un récit surprenant et maîtrisé à la perfection, une petite pépite à découvrir d'urgence !

Le livre :
Mon gamin de Pascal Voisine
Editions Calmann Lévy (2017), 248 pages

Je remercie les éditions Calmann Lévy pour cette lecture.

Tous aux abris, le grand méchant loup est de sortie et il est de très mauvaise humeur ! Les bisous du grand méchant loup est un livre-marionnette en grand format pour jouer, frémir, mais surtout rire ! Coup de cœur.


Coup de cœur : Les bisous du grand méchant loup de Jean Leroy et Laurent Simon

Quatrième de couverture :
Grrrr ! Le grand méchant loup est de mauvaise humeur. Il grogne, il peste, mais qu'est-ce qui pourrait bien faire son bonheur ?

Mon avis :
En voilà un album beau et intelligent ! Il nous invite à suivre les aventures du loup à son réveil, mal luné et affamé. Il n'aime pas se lever, il n'aime pas se laver, il n'aime pas faire du feu : ce sont de bonnes raisons pour râler et se mettre quelques enfants sous la dent. Mais les enfants ne l'entendent pas de cette oreille et se défendent. Le loup bat en retraite et se met à pleurer. Il faut le consoler, car il n'est pas si méchant que ça, le loup : il adore les bisous !

Ma fille et moi avions déjà adoré Mon ami Mahousse de Jean Leroy, qui montrait l'amitié et la complicité entre un éléphant et un singe. Ici, l'auteur nous décrit un loup grognon, qui fait de grands bruits dignes de sa réputation de grand méchant qui fait peur aux enfants. Mais au fil des pages, on découvre un loup plutôt gentil qui ne demande qu'à avoir de la compagnie. 

Les illustrations à l'aquarelle de Laurent Simon, pleines de couleurs, montrent un loup hirsute mais finalement assez rigolo, avec son caleçon rose à cœurs. Très drôle aussi, la tête de l'animal en tissu, aux grandes oreilles et aux grandes dents, dans laquelle on peut glisser les doigts pour le faire grogner, croquer... ou faire des bisous.

J'ai passé des moments de franche rigolade avec ma fille en lisant ce livre. Poupette rit aux éclats quand j'imite les grognements du loup en essayant de croquer ses doigts avec la marionnette, et elle lui fait plein de bisous pour le consoler. Même si l'album est conseillé à partir de 2 ans, vous pouvez sans problème le proposer aux petits dès 1 an, ils adoreront la marionnette. Fous rires garantis !

Lisez-le si... votre enfant commence à jouer aux marionnettes et à faire des bisous.

Le livre :
Les bisous du grand méchant loup de Jean Leroy et Laurent Simon
Editions Casterman Jeunesse (2017), 16 pages
A partir de 2 ans

Je remercie les éditions Casterman Jeunesse pour cette lecture.

A la lecture du résumé, j'avais été intriguée par le second roman de l'écrivain néerlandais Joost de Vries, le premier traduit en français, qui annonçait un subtil jeu d'usurpation d'identités. J'ai trouvé un récit certes drôle mais sacrément déroutant qui m'a laissée perplexe.


L'héritier de Joost de Vries

Quatrième de couverture :
Quand il apprend le décès de son mentor Josip Brik, le philosophe spécialiste du métadiscours sur Hitler, Friso de Vos est anéanti. Profitant de sa détresse, un certain Philip de Vries, inconnu total, occupe alors le devant de la scène, multiplie les apparitions télévisées et devient le successeur de Brik aux yeux du monde entier.
Refusant de se laisser reléguer au second plan, Friso se rend à Vienne pour un colloque, bien décidé à montrer qu'il est le seul vrai connaisseur de l'oeuvre de Brik et son unique dauphin. Mais quand on le confond avec l'imposteur, Friso décide de se prêter au jeu.
Se jouant de la culture universitaire, mêlant références littéraires et culture pop, le roman nous entraîne dans l'univers de l'intelligentsia internationale ou la réalité compte moins que ce qu'on en dit. Une satire universitaire cinglante, un conte absurde extrêmement érudit.

Mon avis :
Sur le papier, ce roman avait tout pour me plaire. Ce fut d'ailleurs le cas pendant les 100 premières pages. Un jeu de cache-cache universitaire et d'usurpation d'identité sur fond d'hommage à un spécialiste du métadiscours nazi, cela semblait à la fois burlesque et prometteur. Pourtant, le récit s'est vite embourbé dans une sorte de tourbillon incompréhensible qui m'a totalement perdue.

Certes, j'ai bien compris l'exercice de style auquel le jeune écrivain s'est prêté : une construction loufoque basée sur la mise en abîme et sur les références au monde universitaire et à la pop-culture. C'est assez original d'ailleurs, car on trouve dans le même récit des pastiches de discours érudits assez drôles (qui au passage tournent en dérision ce cercle sur son quant-à-soi) à côté de références à la pop culture, ses jeux vidéo en ligne et ses films populaires.

Malgré tout, du point de vue de l'intrigue, j'ai eu du mal à comprendre où l'auteur a voulu en venir, si ce n'est d'écrire un roman totalement absurde. J'ai d'ailleurs été interpellée par le fait que le personnage de Philip de Vries, l'imposteur, porte le même nom que l'auteur. Ce dernier voudrait-il nous montrer qu'il ne se prend pas au sérieux ? Finalement c'est peut-être là le point crucial du roman.

Bref, j'avoue avoir été assez déroutée par ce livre qui pratique la distorsion du réel jusqu'à sembler sans queue ni tête. C'est un roman à lire pour la performance de son auteur, plus que pour son intrigue parfois bien déconcertante.

Lisez-le si... vous aimez l'humour absurde, les constructions littéraires sophistiquées, les jeux de miroirs et de références.

Le livre :
L'héritier de Joost de Vries
Editions Plon (2017), 320 pages

Je remercie les éditions Plon pour cette lecture.

C'est une des belles surprises de la rentrée littéraire : la biographie drôle et décalée de La Fontaine par Erik Orsenna. Un livre savoureux qui se déguste comme une gourmandise.


La Fontaine : une école buissonnière d'Erik Orsenna

Quatrième de couverture :
Depuis l'enfance, il est notre ami. Et les animaux de ses Fables, notre famille. Agneau, corbeau, loup, mouche, grenouille, écrevisse ne nous ont plus jamais quittés. Malicieuse et sage compagnie !
Mais que savons-nous de La Fontaine, sans doute le plus grand poète de notre langue française ?
Voici une promenade au pays vrai d'un certain tout petit Jean, né le 8 juillet 1621, dans la bonne ville de Château-Thierry, juste à l’entrée de la Champagne.
Bientôt voici Paris, joyeux Quartier latin et bons camarades : Boileau, Molière, Racine.
Voici un protecteur, un trop brillant surintendant des Finances, bientôt emprisonné. On ne fait pas sans risque de l’ombre au Roi Soleil.
Voici un très cohérent mari : vite cocu et tranquille de l’être, pourvu qu’on le laisse courir à sa guise.
Voici la pauvreté, malgré l’immense succès des Fables.
Et, peut-être pour le meilleur, voici des Contes. L’Éducation nationale, qui n’aime pas rougir, interdisait de nous les apprendre. On y rencontre trop de dames « gentilles de corsage ».
Vous allez voir comme La Fontaine ressemble à la vie : mi-fable, mi-conte. Gravement coquine.

Mon avis :
Nous avons tous appris au moins une fable par cœur et pourtant, la plupart d'entre nous ne sait rien sur la vie de Jean de la Fontaine. Dans La Fontaine : une école buissonnière, Erik Orsenna retrace la vie du poète au travers d'anecdotes.

Ecrite initialement sous la forme de chroniques diffusées cet été sur France Inter, cette biographie amoureuse, originale et légère, se lit toute seule. Loin du récit linéaire de la vie de La Fontaine, Erik Orsenna raconte les anecdotes qui ont marqué la vie du poète avec un humour délicieux. On apprend par exemple qu'il était le protégé du surintendant des finances Nicolas Fouquet, fait enfermer par le Roi Soleil parce qu'il en était jaloux. Qu'il s'est disputé avec Boileau pour une place à l'Académie Française (qu'ils ont finalement tous deux obtenue), qu'il encourageait sa femme à le tromper ou encore qu'il a écrit des contes érotiques qui lui valurent les foudres de l'abbé Pouget. 

Les chroniques sont d'ailleurs entrecoupées d'extraits choisis parmi les œuvres de La Fontaine. Erik Orsenna nous fait ainsi découvrir des fables méconnues, des vers et correspondances, sans oublier quelques passages des contes érotiques du poète, histoire de nous donner un aperçu de la friponnerie du bonhomme.

Côté plume, j'ai bien senti qu'Erik Orsenna s'était fait plaisir en écrivant ces chroniques. Il se livre à un véritable exercice de style où bons mots et tournures originales donnent de la vivacité et une certaine authenticité au récit. En somme, c'est comme si on se retrouvait propulsé au milieu du 17ème siècle, à la table de La Fontaine. Voilà une belle manière de rendre hommage au formidable travail du poète sur la langue française !

Seul bémol : je regrette la fâcheuse tendance d'Erik Orsenna à se comparer au poète et à ramener le récit à soi. Une manie un poil énervante qui, heureusement, ne s'éternise pas.

Finalement, j'ai pris un grand plaisir à lire ce livre qui se déguste comme une gourmandise et donne envie de relire les Fables de La Fontaine ! Sautez sur cet ouvrage qui vous montrera le poète sous un angle moins académique. En attendant, vous pouvez toujours écouter le podcast des chroniques d'Erik Orsenna sur France Inter.

Lisez-le si... les Fables de La Fontaine vous ramènent en enfance.

Le livre :
Editions Stock (2017), 198 pages

Je remercie les éditions Stock pour cette lecture.

Mardi 3 octobre, j'étais invitée à un apéritif avec Marie Drucker et Sidonie Bonnec à l'occasion de la sortie en poche de leur guide de maternité Maman pour le meilleur et pour le reste. Récit d'une chouette rencontre.



Le rendez-vous était donné à 19h15 au Petit Souk, une boutique d'articles pour enfants en plein cœur du Marais à Paris. Arrivée un peu en avance, j'ai été chaleureusement accueillie par l'équipe du Livre de Poche à l'origine de l'événement, et par les vendeuses de la boutique qui m'ont invitée à en faire le tour.

Attention : quand on entre dans cette boutique, on en sort difficilement sans acheter quelque chose. Tout y est mignon et tendance ! Regardez un peu cette beauté :




Pendant que je flânais dans la boutique, les autres invitées arrivaient, pour la plupart des lectrices conviées par Babelio. Puis les deux journalistes, Marie Drucker et Sidonie Bonnec, sont arrivées ensemble en bonnes copines, bras dessus-bras dessous, et nous ont saluées individuellement.


Après s'être extasiées elles aussi devant la beauté de la boutique, elles se sont installées au fond du magasin, où nous les avons rejointes. Elles nous ont alors présenté leur livre Maman pour le meilleur et pour le reste, qu'elles ont écrit ensemble alors qu'elles étaient toutes deux jeunes mamans. 

Le but : donner des conseils de "bonne copine" aux jeunes mamans qui se sentent perdues, alors qu'elles mêmes avaient été confrontées à des tonnes de questions auxquelles elles ne trouvaient pas de réponse dans les livres. Elles avaient dans l'idée d'écrire un petit guide sympathique et déculpabilisant dans lequel on trouverait à peu près toutes les réponses, sans devoir se plonger dans les encyclopédies de la maternité un peu trop scientifiques. En effet, le ton du livre est léger, drôle et rassurant : tout ce sont j'aurais eu besoin quand ma fille n'avait que quelques mois !


Le livre de Marie Drucker et Sidonie Bonnec est directement tiré de leur expérience personnelle, avec l'appui de quelques professionnels (médecins, sage-femmes, psychologues...). On y trouve des anecdotes qu'elles nous ont raconté avec beaucoup d'humour. 

Après la présentation du livre, nous avons pu poser nos questions aux auteurs, puis leur faire dédicacer un exemplaire. C'était très agréable de pouvoir échanger avec ces deux personnalités que l'on voit plus souvent à la télévision ou à la radio qu'en vrai. Marie Drucker et Sidonie Bonnec sont très accessibles, sympathiques et surtout pleines de vie et très drôles !


Nous avons ensuite partagé le verre de l'amitié autour d'un bel apéritif concocté par Le Livre de Poche. Regardez-moi ces jolis cupcakes aux couleurs du livre :


J'ai également eu la chance de discuter avec les équipes du Livre de Poche et quelques lectrices très sympathiques. Merci à Marie Drucker, Sidonie Bonnec, au Livre de Poche et au petit Souk, j'ai passé une excellente soirée !

Septembre vient de se terminer, et il a été prolifique du côté des lectures, avec pas moins de 10 livres lus. C'est l'heure du bilan !


Bilan Lecture Septembre 2017


Le sympathisant de Viet Thanh Nguyen
Editions Belfond


La confession d'un agent double pendant la guerre du Vietnam. La lecture de ce roman a été une épreuve pour moi, à cause de son style si particulier. Pourtant, c'est un récit brillant par son ironie et son cynisme, parfois même son humour. Un texte exigeant en forme de coup de griffe à l'Amérique et aux idéaux communistes.



Ils vont tuer Robert Kennedy de Marc Dugain
Editions Gallimard


Le narrateur de ce roman d'investigation enquête sur la mort de ses parents, liée à l'assassinat de Robert Kennedy, le frère de JFK. Cela donne un récit passionnant dans lequel Marc Dugain déblaie les mensonges qui entourent la mort des frères Kennedy et nous livre une vérité beaucoup plus dérangeante. Un livre addictif et édifiant de bout en bout.



L'héritier de Joost de Vries
Editions Plon


Ce roman en apparence sans queue ni tête est un exercice de style autour du réel, du rêve et de l'usurpation d'identité. Malgré la performance de l'auteur, qui balade son personnage et son lecteur dans un monde universitaire hostile, j'ai eu du mal à ne pas perdre pied pendant la lecture. L'héritier est un récit à lire pour sa construction loufoque et ses multiples références à la pop culture, pas pour son intrigue.


La Fontaine : une école buissonnière d'Erik Orsenna
Editions Stock


Une biographie originale et décalée de La Fontaine sous la forme de chroniques courtes et très agréables à lire. Erik Orsenna aborde la vie du poète par un chemin de traverse : celui des anecdotes et des rencontres. Il rend également un bel hommage à la langue française magnifiée par La Fontaine et nous fait découvrir de jolies pépites qui révèle un personnage bien plus fripon que l'on ne croit.


Mon gamin de Pascal Voisine
Editions Calmann-Lévy


Un premier roman bourré de talent à ne pas manquer ! C'est un beau récit d'apprentissage où tendresse, tristesse et humour noir se mélangent, au cours de cet été où Thierry va devenir adulte plus brutalement et plus rapidement que prévu. Une jolie pépite à découvrir sans tarder.


Le Lac des cygnes et La Sylphide de Pascale Maret
Editions Nathan


Deux novélisations des ballets, joliment illustrés de clichés des représentations à l'Opéra de Paris. Ces livres sont à mettre entre les mains des enfants qui débutent la lecture et qui sont attirés par l'univers féérique des ballets.



Oh, chouette ! de Jo Lodge
Editions Casterman


Un album aux animations originales et aux couleurs pop qui déclenche l'hilarité générale chez les petits... comme chez les grands !



Je découvre la méditation de Sophie Raynal et Aurélie Guillerey
Editions Nathan


Un album clair et ludique qui propose des exemples et des exercices simples pour apprendre aux enfants à accueillir leurs émotions et à développer leur attention. C'est un beau support pour les accompagner sur la voie de la pleine conscience.



La maison des bisous de Claudia Bielinski
Editions Casterman


Ma fille et moi avons adoré ce livre à flaps rigolo qui invite à une partie de cache-cache pleine de bisous ! Nous avons passé un formidable moment de complicité autour de cet album, qui a donné lieu à une bataille de bisous mémorable.



Et vous, qu'avez-vous lu ce mois-ci ?




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