Vous aussi vous êtes un brin bordélique ? Vous détestez ranger et vous vous laissez facilement dépasser par la multitude d'objets qui vous entourent ? Pour faire le tri dans son intérieur comme dans sa tête, la japonaise Marie Kondo propose une méthode radicale.


La magie du rangement ~ Marie Kondo

Quatrième de couverture :
Et si pour améliorer votre quotidien et changer votre vie, vous mettiez de l'ordre dans votre intérieur ? Voilà la proposition de Marie Kondo. Mais comment faire ? Que jeter ? Que garder ? Par où commencer ? Quand s'y mettre ? Et surtout, pourquoi est-ce si important ?
Avec cette incroyable méthode, oubliez tout ce que vous savez déjà en matière de rangement et révolutionnez votre intérieur, dans tous les sens du terme.

Mon avis :
Finis le bazar et l'accumulation, place à l'ordre et au rangement. Ce livre de la consultante en rangement (rien que ça) Marie Kondo est une véritable méthode de tri pour les nuls. La japonaise va à contre-courant des astuces couramment servies dans les magazines féminins et propose de prendre le taureau par les cornes : pour profiter d'un intérieur rangé durablement, il faut faire le tri par le vide, une bonne fois pour toutes.

Tout au long du livre, Marie Kondo distille ses conseils pour un rangement efficace et à long terme : commencer par les vêtements, puis les papiers, puis les livres, etc. Ne pas hésiter à jeter les objets qui ne nous procurent pas de joie, attribuer une place bien définie à chaque chose et remercier nos affaires pour le service rendu. Si l'approche de Marie Kondo, qui humanise presque chaque objet, peut sembler parfois un peu exagérée, l'ouvrage regorge de conseils bien pratiques pour se mettre à ranger. Attention toutefois à ne pas tout prendre au pied de la lettre : si cela ne semble pas le cas au Japon, il peut être utile en France de conserver ses relevés de compte bancaire et ses fiches de paie !

Enfin, il est bon de préciser que vu le sujet, Marie Kondo a réussi l'exploit de ne pas écrire un livre soporifique. Car avouons-le, le rangement, c'est barbant ! Seule notre consultante semble être absolument exaltée par la chose, dont elle nous dit tout au long de l'ouvrage que c'est sa plus grande passion depuis qu'elle a 5 ans. On a un peu de mal à y croire, mais passons. J'ai été assez surprise de la vitesse et la facilité avec laquelle j'ai lu ce livre. Et ce qui est bien, c'est qu'il suffit de suivre le guide pour tout ranger. Le plus dur est encore de se retrousser les manches et de s'y mettre.

La magie du rangement de Marie Kondo, Pocket, 2016, 220 pages

Après avoir adoré Demain est un autre jour, le premier roman de Lori Nelson Spielman, je m'attendais à un livre plein de fraîcheur et tout aussi touchant. Un plaisir malheureusement gâché par une héroïne qui n'a réussi qu'à m'agacer...


Un doux pardon ~ Lori Nelson Spielman

Quatrième de couverture :
Il suffit parfois d'une simple pierre pour faire basculer le destin.
Une simple pierre ou plutôt deux, arrivées par la poste. Hannah Farr, animatrice télé en plein flottement tant professionnel qu'amoureux, se trouve ainsi face à un choix.
Renvoyer l'une de ces pierres à celle qui la martyrisa enfant, c'est lui accorder son pardon. Mais à qui adresser la seconde, censée perpétuer la chaîne ? S'il est facile de pardonner, demander des excuses peut à jamais changer le cours d'une vie...

Mon avis :
Un doux pardon avait pourtant tout pour me plaire : une intrigue légère et censée donner la pêche, parfaite pour l'été. Une réflexion sur le pardon, qui nous invite à cette question existentielle. Et bien sûr, le style de Lori Nelson Spielman qui m'avait tant plu dans Demain est un autre jour.

Malheureusement, la magie de ce roman n'a pas opéré chez moi. En cause, le personnage d'Hannah Farr, qui a commencé à m'irriter dès ses premières apparitions. Plutôt gênant pour un personnage principal. A 34 ans, Hannah n'a qu'une chose en tête : se marier. Elle est tellement obnubilée par cette idée qu'elle en vient à faire foirer l'un après l'autre tous ses projets, personnels et professionnels, incapable de voir plus loin que son obsession.

Je sais que ce roman a plu a un grand nombre de lecteurs, et ce sera peut-être votre cas. Pour moi, Hannah m'a semblé d'une naïveté déconcertante qui m'a fait lever les yeux au ciel à de nombreuses reprises. Incapable de regarder la réalité en face, passant son temps à se plaindre et à rejeter la faute sur les autres. Bref, il m'a finalement fallu me faire violence pour terminer ce roman. Du coup, le discours sur le pardon, pourtant intéressant et amené de manière plutôt originale, en perd toute sa puissance, et c'est bien dommage.

Un doux pardon de Lori Nelson Spielman, Pocket, 2016, 442 pages
Je remercie les éditions Pocket pour cette lecture.

Pour la cinquième aventure commune des lieutenants Sharko et Henebelle, Franck Thilliez a mis le paquet et signe l'un des romans les plus sombres de la saga.


Pandemia ~ Franck Thilliez

Réserve ornithologique du Marquenterre, en Baie de Somme. Trois cadavres de cygnes sont découverts alors qu'ils effectuaient leur vol migratoire. Les microbiologistes de l'Institut Pasteur interviennent pour écarter toute menace sanitaire. En parallèle, les officiers de la police judiciaire de Paris enquêtent sur le meurtre sauvage d'un homme et de son chien, en forêt de Meudon. Pendant ce temps, une mystérieuse grippe décime les équipes du 36, quai des Orfèvres. A première vue, les trois affaires ne semblent pas liées. Mais si c'était le cas ?

Dans le premier cercle du Mal
Je savais déjà, avant même de la commencer, que Pandemia serait une excellente lecture. Le tome précédent, Angor, se finissait sur un gros cliffhanger qui ne présageait que du bon pour la suite. Et pour cause, Pandemia reprend le fil rouge que Franck Thilliez avait patiemment tiré dans Atomka puis Angor. Il est donc fortement conseillé de lire ces deux romans avant de lire ce tome-ci.

Dans cet opus, l'auteur explore le monde de l'infiniment petit : celui des microbes. Les personnages de microbiologistes y jouent un rôle clé qui donne du relief à l'intrigue et rendent le récit terriblement vraisemblable (même si certaines scènes sont un peu tirées par les cheveux). Les méchants de l'histoire, à commencer par le fameux Homme en noir déjà croisé dans Angor, sont quant à eux terrifiants et diaboliques, à vous filer des cauchemars.

On retrouve dans Pandemia les deux personnages qui avaient été révélés dans Angor, Nicolas et Camille. Ils donnent un peu de souffle à Franck Sharko et surtout à Lucie Henebelle, moins présents. Si le rythme de l'intrigue est toujours aussi effréné, attendez-vous toutefois à des surprises. En effet, Pandemia est sans aucun doute le roman le plus sombre de la saga et l'un des plus aboutis. Franck Thilliez entraîne ses personnages et son lecteur dans une plongée abyssale au plus près des racines du Mal. Délicieusement terrifiant.

A noter : en bonus dans l'édition Pocket, le roman est suivi de la nouvelle Le Grand Voyage, le préambule à Pandemia à lire absolument !

Pandemia de Franck Thilliez, Pocket, 2016, 653 pages
Je remercie les éditions Pocket pour cette lecture.

Dans ce thriller historique, l'écrivain espagnol Daniel Sanchez Pardos fait revivre le célèbre architecte catalan Antoni Gaudí sous les traits d'un Sherlock Holmes énigmatique. Un roman dense et plein de surprises que j'ai découvert grâce à l'opération Masse critique de Babelio.


Barcelona ~ Daniel Sanchez Pardos

Barcelone, 1874. A peine revenu d'un exil de six ans à Londres avec sa famille, le jeune Gabriel Camarasa, étudiant en architecture issu d'une famille de notables espagnols, échappe de justesse à la mort grâce à Antoni Gaudí, lui aussi futur architecte. Ce dernier lui sauve la vie lors de l'incendie de l'immeuble qui abritait "La Gazette du Soir", concurrent direct du journal fondé par le père de Gabriel. Rapidement, les Camarasa sont dans le collimateur des autorités, soupçonnés d'avoir provoqué l'incendie. Dès lors, les deux étudiants se lient d'amitié et mènent leur enquête jusque dans les ruelles les plus sombres de Barcelone. Ils sont assistés de Fiona Begg, illustratrice au journal des Camarasa, et de Margarita, la jeune sœur de Gabriel. Mais quand son père est accusé de meurtre, l'affaire prend une tournure politique que Gabriel est loin de maîtriser.

Dans les bas-fonds de Barcelone
Dans Barcelona, Daniel Sanchez Pardos redonne vie à la Barcelone de la fin du 19ème siècle, en pleine effervescence industrielle et politique, à cheval entre la monarchie et la république. Il nous emmène dans les moindres recoins de la ville, des grandes maisons bourgeoises aux arcades de la basilique Santa Maria del Mar, en passant par les théâtres clandestins aux vapeurs d'alcool et d'opium. On y côtoie les notables comme les rebuts de la société.

C'est Antoni Gaudí, sorte de génie énigmatique et suffisant, qui fait le lien entre ces deux mondes, à l'aise dans les deux milieux. Daniel Sanchez Pardos a créé là un personnage intéressant qui préfigure déjà la personnalité originale du célèbre architecte catalan. Néanmoins, si tous les personnages principaux sont dotés d'un relief et d'une profondeur remarquable, ils m'ont tous agacée à un moment ou l'autre. Antoni par son caractère un peu trop présomptueux, Gabriel par sa naïveté déconcertante et Margarita par ses manières de fille à papa. Seule Fiona m'a réellement plu par son indépendance et sa liberté de ton.

Cela ajouté à une intrigue au rythme assez lent, qui met du temps à démarrer, et j'ai eu du mal à rester captivée par ce roman avant d'en avoir dépassé la moitié. C'est dommage, car l'intrigue est bien construite et devient ensuite assez passionnante. De plus, le style de Daniel Sanchez Pardos donne réellement vie au décor comme à l'histoire grâce à des descriptions détaillées et des dialogues vifs. Malgré quelques bémols, Barcelona est néanmoins une belle découverte.

Barcelona de Daniel Sanchez Pardos, Presses de la Cité, 2016, 537 pages
Je remercie les éditions Presses de la Cité et Babelio pour cette lecture.