Dans cet Eloge de la gentillesse, Emmanuel Jaffelin replace cette notion oubliée au coeur des relations humaines. Un ouvrage passionnant qui donne à réfléchir.


Eloge de la gentillesse ~ Emmanuel Jaffelin

Quatrième de couverture :
Et si ce dont nous avions le plus besoin était la gentillesse ! Malheureusement, cette vertu est discréditée. Née dans la noblesse romaine, dénigrée dans le christianisme, réhabilitée à la Renaissance, elle s'étiole comme une fleur fanée dans la démocratie marchande. Emmanuel Jaffelin démonte les rouages de cette histoire contrariée, montre pourquoi, entre sagesse et sainteté, la gentillesse offre aux hommes une nouvelle manière de s'épanouir au quotidien, et comment elle permet de changer notre rapport aux autres.

Mon avis :
Aussi étonnant que cela puisse paraître, la gentillesse est la grande absente des dictionnaires de philosophie. Avec son Eloge de la gentillesse, Emmanuel Jaffelin comble ce vide et redonne sa valeur à cette vertu trop souvent considérée comme une faiblesse.

Le professeur de philo débute tout d'abord par une rétrospective historique de la gentillesse et nous expose les glissements de sens qu'elle a subit, de la Rome antique à la figure du gentilhomme, en passant par le christianisme du Moyen-Âge. Puis il s'engage dans une longue et complète description de la gentillesse et de ses différentes interprétations. D'Aristote à Platon, de Kant à Nietzsche en passant par Marx et Lao-Tseu, Emmanuel Jaffelin dissèque la notion pour en évider tout ce à quoi on l'assimile à tort.

On est donc bien plus dans le traité de philosophie que dans l'ouvrage de développement personnel. Si le sujet est traité avec une rigueur irréprochable et sans le moindre raccourci malhonnête, certains passages sont difficilement accessibles et nécessitent un effort de concentration non négligeable. J'imaginais un livre plus orienté vers la philosophie pratique, avec des exemples concrets, comme les bienfaits de la gentillesse en entreprise, puisque l'auteur y intervient régulièrement. 

Malgré ces quelques réserves, cet Eloge de la gentillesse n'en reste pas moins un ouvrage inattendu et passionnant, que bon nombre devraient lire afin de s'exercer à l'ouverture d'esprit.

Eloge de la gentillesse d'Emmanuel Jaffelin, Pocket, 2016, 227 pages

Le britannique Glen Duncan revient sous le pseudonyme de Saul Black avec un thriller diabolique qui a mis mes émotions et mes nerfs à rude épreuve.


Leçons d'un tueur ~ Saul Black

Quatrième de couverture :
C'est une chasse au trésor sanglante, dispersée dans tout le pays. Sept jeunes femmes violée, torturées puis tuées, dans le corps desquelles on a laissé d'étranges souvenirs : une fourchette, un abricot, une grenouille en terre cuite...
Valerie Hart, inspectrice à la Brigade criminelle de San Francisco, fut la première à relier ces crimes atroces entre eux. Mais aujourd'hui l'enquête piétine. Il ne s'agit plus seulement d'éviter une huitième victime, mais de sauver la vie d'une fillette sans défense, dans une cabane isolée du Colorado... Pour elle, chaque minute compte.

Mon avis :
Qu'il a été difficile à lire, ce roman ! Non qu'il ne m'ait pas plu, bien au contraire, mais cette effusion de violence gratuite et diabolique, notamment à l'égard de la petite Nell, a affolé mes émotions. Il est clair qu'être désormais maman ne me permet plus de supporter le sort des enfants de la même manière.

Contrairement à un polar traditionnel, Saul Black multiplie les points de vue, et donc les visions de l'horreur. Il y a celui des victimes : Nell, bien sûr, Angelo, son protecteur tout aussi impuissant, et Claudia, dont la situation a mis mes nerfs en pelote. Il y a celui de Valerie, l'enquêtrice dont l'arrestation du criminel est devenu une affaire personnelle. Et enfin, il y a le point de vue des meurtriers, d'autant plus effrayants que le mobile des crimes semble aussi ridicule qu'il est important à leurs yeux. A vrai dire, je ne sais pas ce qui, entre le mobile grotesque du meneur et la cruauté gratuite de son complice, m'a le plus effrayée.

J'ai relevé cette phrase à la fin du roman : "Le monde était décidément un endroit merveilleux. Peuplé de cauchemars". Des cauchemars où les femmes, les vieillards et les petites filles sans défense sont meurtris dans leur chair pour assouvir les lubies et le désir cruel d'un détraqué. C'est là d'ailleurs que la réalité rejoint la fiction, et ça fait froid dans le dos.

Leçons d'un tueur de Saul Black, Pocket, 2016, 564 pages

Avec Point Zéro, Antoine Tracqui dévoile une petite pépite entre thriller, SF et espionnage. Un premier roman qui révèle un auteur au talent indéniable.


Point Zéro ~ Antoine Tracqui

Quatrième de couverture :
K2 Industries. Une multinationale tentaculaire dirigée par le très secret Kendall Kjölsrud. Celui-ci dispose de moyens colossaux, dont sa propre armée, laquelle compte la mystérieuse Poppy Borghese, aux facultés... hors normes.
Alors pourquoi se donne-t-il tant de mal pour que Caleb McKay, ex-SAS reconverti dans les missions de sauvetage à risque maximal, dirige l'expédition qu'il organise pour atteindre un mystérieux artefact repéré en Antarctique ?
Très loin de là, au fin fond de la Russie, un vieil homme interrompt prématurément sa partie de chasse et se met lui aussi en route...

Mon avis :
Comment qualifier ce roman sans le réduire à un seul genre littéraire ? Point Zéro figure dans la sélection du Prix des nouvelles voix du polar organisé par les éditions Pocket, mais c'est beaucoup plus que cela. A la fois thriller, roman d'aventure, d'espionnage, de science-fiction, je préfère donc le qualifier de remarquable

Car, pour un premier roman, chapeau ! Quelle agréable surprise de découvrir ce jeune auteur à l'immense talent, capable de tenir son lecteur en haleine sur plus de 1000 pages ! J'ai été littéralement emportée par ce roman, de la première ligne au point final. Antoine Tracqui a construit son récit de manière subtile et intelligente, en multipliant points de vue et détails, ce qui lui permet de maintenir le suspense à son comble tout au long du roman. Le rythme est toujours effréné, on voyage sans cesse, du Zimbabwe à l'Antarctique, de la Russie à la Sicile. La surprise est toujours au coin de la page et on n'a pas le temps de s'ennuyer, ni même de prévoir la suite de l'intrigue.

J'ai également beaucoup aimé l'imbrication de faits historiques et de personnages réels (que je me suis amusée à reconnaître) dans une fiction annonciatrice de notre futur proche. Point Zéro a d'ailleurs été conçu comme une trilogie dont le second volet, Mausolée, a déjà paru aux éditions Critic. Dans la postface, Antoine Tracqui explique avoir conçu Point Zéro comme "une tentative pour relier une série d'événements distincts de l'histoire du XXe siècle, séparés de plusieurs années voire de plusieurs décennies, et qui ont donné lieu à d'innombrables conjectures". Le moins que l'on puisse dire, c'est que le pari est réussi

Point Zéro d'Antoine Tracqui, Pocket, 2016, 1146 pages

Avec ma fille, nous continuons à explorer les richesses de la littérature jeunesse. Nous avons découvert les histoires animées, qui lui plaisent beaucoup. Parmi ses préférés figurent deux histoires de la collection Kididoc chez Nathan.


Bonjour petit oiseau ! et Bonjour bébé chat ! ~ Mes 1ères histoires animées Kididoc

Quatrième de couverture :
Cui-cui ! Aujourd'hui, petit oiseau est sorti de l’œuf !
Manger, jouer, chasser... Bébé chat s'est bien amusé aujourd'hui !

Mon avis :
Qu'ils sont malins ces petits bouquins ! Ce sont des histoires très courtes qui racontent le quotidien de bébés animaux, comme celui de bébé. L'astuce est qu'elles sont complétées par des animations toutes mignonnes que l'enfant peut activer avec son doigt. Il devient alors acteur de l'histoire et peut par exemple faire sortir l'oiseau de sa coquille, ou envoyer la pelote de laine à maman chat !

A quatre mois, ma fille est encore un peu jeune pour activer toute seule les animations. En revanche, elle a très bien remarqué que les images se mettent à bouger quand c'est maman ou papa qui le fait. Elle adore les belles illustrations de Nathalie Choux (qui a aussi illustré "Cache-cache", son livre-tissu préféré) et fait de grands "ah" quand on tourne les pages. A noter que celles-ci sont cartonnées pour résister aux manipulations parfois maladroites des bébés.

Si vous aussi vous souhaitez transmettre le goût des livres à votre enfant dès son plus jeune âge, jetez un œil aux premières histoires animées Kididoc. Il en existe quatre spécialement adaptées aux tous petits bébés : petit oiseau, bébé chat, bébé lapin et bébé chien. Elles sont mignonnes, ludiques et permettent d'associer la lecture à un divertissement nouveau et enrichissant, et c'est ça qui donnera à votre bébé l'envie de lire toujours plus d'histoires !

Bonjour petit oiseau ! et Bonjour bébé chat !, Mes 1ères histoires animées Kididoc, Nathan Jeunesse, 2016
Je remercie les éditions Nathan Jeunesse pour cette lecture.