A travers le destin d'une jeune infirmière anglaise et de ses amis, Leah Fleming retrace les heures les plus sombres de la Crète sous l'occupation nazie. Un roman-souvenir remarquable et juste.


La jeune fille sous l'olivier ~ Leah Fleming

Quatrième de couverture :
1938. Invitée à rejoindre sa sœur à Athènes, la jeune et fougueuse Penny voit dans ce voyage l'occasion de rompre avec le carcan de la bonne société anglaise et de prendre enfin son indépendance. C'est là, dans la riche cité antique, que son chemin croise celui de Bruce, un séduisant archéologue néo-zélandais. Et déjà la guerre gronde...
Penny se porte alors volontaire pour aider la Croix-Rouge en Crète et s'improvise infirmière. Mais comment tenir sans nouvelles de Bruce ? Comment protéger son amie Yolanda, jeune infirmière juive ? Et, surtout, comment ne pas céder à cette fascination pour Rainer, ce haut gradé allemand que le hasard ne cesse de mettre sur sa route ?

Mon avis :
J'ai été happée dès les premières pages par la destinée hors du commun de Penny, Yolanda, Bruce et leurs amis. Le roman débute en Ecosse, en pleins préparatifs de la saison des débutantes, à laquelle Penny tente de se soustraire à tout prix, au grand dam de sa mère. J'ai tout de suite adoré le personnage de Penny, qui me rappelle mes deux héroïnes littéraires préférées : Elizabeth Bennet dans Orgueil et Préjugés de Jane Austen et Jane Eyre dans le roman de Charlotte Brontë. Toutes trois partagent le même caractère têtu et le même désir d'indépendance

Yolanda est elle aussi touchante, partagée entre le respect de sa communauté et de ses traditions et son besoin de se rendre utile dans cette guerre qui chamboule la vie de tous. Dans les rues d'Athènes, sur le front arménien puis dans les grottes crétoises, les deux femmes s'engagent au service de la Croix-Rouge pour sauver les vies qui ont été foulées par ce conflit absurde. De leur position d'infirmière, elles sont témoins de tous les aspects de la guerre : les bombardements aériens, les raids nazis, les rafles de juifs et la résistance qui s'organise dans l'arrière-pays.

Le roman se construit autour des souvenirs de Penny : devenue une vieille dame, elle retourne pour la première fois en Crète pour assister aux célébrations de la bataille. En alternant les réactions de Penny à son retour sur l'île et les flash-backs datant de la guerre, Leah Fleming préserve le suspense jusqu'aux toutes dernières pages. Le récit est addictif, juste et touchant, sans pour autant tomber ni dans le pathos, ni dans la romance. La jeune fille sous l'olivier est un magnifique roman qui rend hommage avec pudeur, humanité et respect à tous les acteurs de la bataille de Crète.

La jeune fille sous l'olivier de Leah Fleming, Pocket, 2016, 597 pages

Après une trêve de plusieurs mois liée à ma grossesse qui avait rendu mon âme un peu trop sensible, j'ai replongé tête la première dans l'univers zombie avec Les Décharnés : Une lueur au crépuscule de Paul Clément. Ce premier roman addictif et complet révèle un auteur de talent.


Les Décharnés : Une lueur au crépuscule ~ Paul Clément

Quatrième de couverture :
Une journée de juin comme une autre en Provence. Blessé à la cheville, Patrick, un agriculteur de la région, asocial et vieillissant, ne souhaite qu'une chose : se remettre au plus vite pour retrouver la monotonie de sa vie, rythmée par un travail acharné. 
Mais le monde bascule dans l'horreur lorsque les automobilistes, coincés dans un embouteillage non loin de chez lui, se transforment soudain en fous assoiffés de sang... de sang humain. S'il veut survivre, Patrick doit non seulement faire face à ces démons qui frappent à sa porte mais aussi à ceux, plus sournois, qui l'assaillent intérieurement. 
Et si cette petite fille, qu'il prend sous son aile, parvenait à le ramener, lui, vieux loup solitaire, dans le monde des vivants ?

Mon avis :
Attention, talent ! Ce roman à la fois drôle, émouvant et addictif est l'oeuvre d'un jeune auteur de 24 ans passionné par l'univers des zombies. Une passion qu'il transmet à merveille dans ce livre remarquablement construit, où l'humour côtoie l'émotion et le suspense. A mi-chemin entre Resident Evil et The Walking Dead, Les Décharnés : Une lueur au crépuscule s'inscrit dans la lignée des chefs d'oeuvre du genre auquel il fait d'ailleurs référence. 

Dans ce premier roman, Paul Clément a eu l'intelligence de mixer les ingrédients qui garantissent un cocktail détonnant : un personnage solitaire et misanthrope "adouci" par une petite fille courageuse et attachante, des morts-vivants plus vrais que nature et des survivants prêts à tout pour sauver leur peau. Le tout servi par un style impeccable qui révèle un talent certain pour l'écriture. Un sans faute que je recommande à tous les amateurs de zombies !

Les Décharnés : Une lueur au crépuscule de Paul Clément, 2015, 334 pages
Disponible sur Amazon et sur le site de Paul Clément

Dans La drôle de vie de Zelda Zonk, Laurence Peyrin fantasme une Marilyn Monroe toujours en vie et exilée au fin fond de l'Irlande. Un roman léger et rafraîchissant, idéal pour l'été.


La drôle de vie de Zelda Zonk ~ Laurence Peyrin

Quatrième de couverture :
Les jours s'écoulent, un peu trop calmes, un peu trop sages, pour Hanna Reagan, lorsqu'un accident de voiture la cloue sur un lit d'hôpital. La campagne irlandaise a ses charmes, ainsi que son romancier de mari, mais rien de pétillant comme sa voisine de chambre, une vieille dame malicieuse et mystérieuse répondant au nom de Zelda Zonk.
A ses côtés, et n'ayant rien d'autre à faire pendant sa convalescence, Hanna se prend à rêver d'une nouvelle vie, plus éclatante. Est-elle vraiment épanouie dans son hameau perdu, dans son mariage routinier ? Alors que Zelda lui conte son existence positive et joyeuse, Hanna se demande s'il est encore possible de changer la sienne...

Mon avis :
J'ai lu La drôle de vie de Zelda Zonk après avoir lu les louanges que Fiona en faisait sur son blog Pretty Books. Ce n'est pas le genre de livre vers lequel je me serais tournée instinctivement, mais j'ai décidé de lui donner sa chance. Et en effet, j'ai passé un bon moment et me suis surprise à apprécier ce roman rafraîchissant, parfait pour les mois d'été.

J'ai adoré le personnage de Zelda Zonk, pétillante et joyeuse, pleine de vie et d'intelligence. Ses leçons de vie et sa tendresse adressées à Hanna. Et surtout, ce mystère qui plane autour d'elle, qui devient l'obsession d'Hanna : Zelda Zonk était le pseudonyme de Marylin Monroe quand elle voulait passer inaperçue. La star serait-elle toujours en vie, retirée du monde dans son petit cottage irlandais ? J'ai trouvé cette intrigue surprenante et prometteuse, bien que trop peu exploitée.

A vrai dire, j'ai apprécié ce roman mais la deuxième moitié m'a plutôt déçue. Zelda disparaît peu à peu au profit de son fils Michael dont Hanna croit tomber amoureuse, l'intrigue tombe rapidement dans la romance et perd alors selon moi son originalité et sa saveur. Eh non, je ne suis toujours pas friande de romance ! J'ai également trouvé Hanna un peu trop naïve à croire que l'herbe est toujours plus verte chez le voisin.

La drôle de vie de Zelda Zonk aurait été meilleur à mon avis si le personnage de Zelda et son secret avaient été plus au centre de l'intrigue. En revanche, j'ai été enchantée par la plume vivante et recherchée de Laurence Peyrin qui rend la lecture de ce roman très agréable. Et ça, c'est l'essentiel.

La drôle de vie de Zelda Zonk de Laurence Peyrin, Pocket, 2016, 446 pages
Je remercie les éditions Pocket pour cette lecture.