Eh bien dansons maintenant est un "roman-doudou" plein de tendresse et d'espoir, qui prouve qu'il n'est jamais trop tard pour oser profiter de sa vie.


Coup de cœur : Eh bien dansons maintenant de Karine Lambert

Quatrième de couverture :
Elle aime François Sagan, les éclairs au chocolat, écouter Radio Bonheur et fleurir les tombes. Il aime la musique chaâbi, les étoiles, les cabanes perchées et un vieux rhinocéros solitaire. Marguerite a toujours vécu dans l'ombre de son mari. Marcel a perdu celle qui était tout pour lui. Leurs routes se croisent, leurs cœurs se réveillent. Oseront-ils l'insouciance, le désir et la joie ? Karine Lambert signe un roman lumineux sur la fragilité et l'ivresse d'une histoire d'amour à l'heure où l'on ne s'y attend plus.

Mon avis :
Qu'il est doux ce livre et qu'il est beau ! En à peine plus de 200 pages, Karine Lambert a réussi à me faire passer par une myriade d'émotions, de la colère à l'admiration, de la tristesse à la joie, du rire aux larmes.

En racontant l'amour naissant entre Marguerite et Marcel, jeunes veufs septuagénaires contraints de continuer seuls une existence qu'ils n'ont jamais menée qu'à deux, l'auteur nous invite dans un récit lumineux et plein de vie. De son écriture délicieusement tendre, tout en pudeur, elle tisse un lien puissant entre ses deux personnages au passé si différent, sans pour autant tomber dans les clichés sur les retraités et la caricature du roman à l'eau de rose.

J'ai particulièrement aimé le personnage de Marguerite. J'admire cette femme qui, après avoir passé sa vie à se voir dicter sa conduite par son père, son mari puis son fils, ose enfin, à 78 ans, faire ce qui lui chante et vivre pour elle. Marcel aussi m'a touchée, avec ses yeux rieurs mais tristes à la fois, sa passion pour la musique chaâbi et sa voix pleine de soleil. De ces deux personnages se dégage une force et une fragilité qui, loin d'être incompatibles, emplissent le roman de beauté et d'espoir.

J'ai été émue presque aux larmes aux dernières lignes du roman, une fin que l'auteur m'a confiée avoir voulue réaliste. J'ai eu la chance de rencontrer Karine Lambert au salon Saint-Maur en Poche le week-end dernier, et je ne suis pas surprise qu'un roman aussi solaire jaillisse de la plume d'une dame si adorable. Ne passez pas à côté de cette perle !

Le livre :
Editions Le Livre de Poche (2017), 215 pages
Publié initialement aux éditions JC Lattès

Je remercie Karine Lambert et les éditions Le Livre de Poche pour cette lecture.

N'ayant pas pu me rendre au salon Saint-Maur en Poche l'année dernière, j'attendais l'édition 2017 avec impatience. J'y ai passé toute l'après-midi d'aujourd'hui et fait de très belles rencontres. Récit d'une visite qui me laissera d'impérissables souvenirs.



J'ai donc passé l'après-midi à Saint-Maur en Poche, accompagnée de ma maman et de ma fille, pour qui c'était le premier salon littéraire ! Cette manifestation est de loin mon salon littéraire préféré, et je le fréquente depuis 2012.

Arrivées devant l'entrée, j'ai eu l'occasion de faire un rapide coucou à ma copinaute Fiona du blog Pretty Books, qui a eu la gentillesse de m'attendre avant de repartir ! Cela faisait plusieurs années que nous ne nous étions pas vues et j'ai été très heureuse de la revoir ! Fiona d'ailleurs, si tu passes par là, je t'embrasse !

Maman et moi avions chacune envie de rencontrer certains auteurs, nous avons donc décidé de nous promener dans les allées et de nous arrêter au fil des rencontres. Nous avons d'abord discuté avec Frédéric Lenormand et Michèle Barrière, dont les romans sur fond historique sont très appréciés de ma maman.

Michèle Barrière et Frédéric Lenormand

J'ai ensuite eu une longue discussion avec Olivier Norek, qui est absolument adorable et m'a convaincue de lui redonner une chance (j'avais été un peu traumatisée par son dernier roman Surtensions). Je lirai donc très certainement d'autres de ses romans !


J'ai aussi eu un inoubliable échange avec Michel Moatti au sujet de son roman Retour à Whitechapel qui m'avait bouleversée il y a quelques années. Un homme absolument charmant qui a visiblement été touché que je lui parle de ce livre en particulier.


Puis, toujours dans l'espace dédié aux polars, j'ai retrouvé Sire Cédric, qui n'avait pas oublié notre rencontre sur le salon en 2012 et m'a beaucoup parlé de son nouveau roman Du feu de l'enfer, que j'ai très envie de lire !


Maman et moi avons ensuite rencontré les délicieuses Karine Lambert et Lorraine Fouchet, assises l'une à côté de l'autre, adorables et complices.



Enfin, c'est en repartant que j'ai fait la rencontre la plus émouvante : celle d'Hélène Carrère d'Encausse, dont les livres m'ont éblouie pendant mon adolescence et qui m'a donné envie de faire du russe. Elle a eu des mots incroyablement gentils pour ma fille et moi, et je reste encore toute bouleversée d'avoir rencontré cette grande dame chaleureuse et accessible.


Ce Saint-Maur en Poche 2017 était une des meilleures éditions que j'ai visitées, et je suis extrêmement heureuse de voir que ce salon s'épanouit d'années en années, mais toujours dans la convivialité et l'échange entre auteurs et lecteurs. J'ai déjà hâte d'être à l'année prochaine pour faire encore de belles rencontres.

Et vous, étiez-vous à Saint-Maur en Poche ?

La sortie d'un roman de Sofi Oksanen est toujours un événement littéraire en soi. Norma n'échappe pas à la règle et se révèle complexe et touffu, mais plein d'intelligence.


Norma de Sofi Oksanen

Quatrième de couverture :
Le corps d'Anita Rosa vient d'être retrouvé dans le métro de Helsinki. Les témoins sont unanimes : elle s'est jetée sur les rails.
Norma, sa fille unique, refuse d'y croire. Anita ne l'aurait jamais laissée seule avec son secret : ses cheveux sont vivants, ils ressentent des émotions, s'animent et poussent si vite qu'elle est obligée de les couper plusieurs fois par jour.
Prête à tout pour connaître la vérité, Norma décide de retracer les derniers jours de sa mère, allant jusqu'à se faire embaucher dans le salon de coiffure où elle travaillait. Ses découvertes font ressurgir un passé trouble qui n'est pas sans susciter l'attention d'un puissant clan de la mafia locale...

Mon avis :
J'ai découvert le phénomène Sofi Oksanen avec son roman Purge, qui m'avait marquée il y a quelques années. Une fois n'est pas coutume, dans Norma, l'écrivaine fino-estonienne ne construit pas son récit sur les ruines de l'histoire estonienne, mais dans la Finlande d'aujourd'hui. Le roman s'ouvre sur les obsèques d'Anita, la mère de Norma, décédée dans des circonstances douteuses qui réveillent des angoisses puissantes teintées de soupçons.

A partir de là, Norma et le lecteur mènent le même combat : tenter de démêler une pelote touffue, dont chaque noeud soulève un secret bien gardé par Anita. Sofi Oksanen s'applique à brouiller les pistes en ne dévoilant aucun élément de contexte, laissant au lecteur le soin de faire ses propres déductions au fil des découvertes de Norma. La lecture est donc clairement complexe et nécessite un effort de concentration, mais le suspense bien maîtrisé permet de ne pas décrocher.

Finalement, dans un roman sacrément déroutant aux accents de thriller, à mi-chemin entre réalité et fantastique, Sofi Oksanen aborde un sujet engagé qui tisse toute son oeuvre : l'exploitation du corps des femmes. En cherchant à élucider la mort de sa mère, Norma soulève en effet un immense trafic, de la vente de cheveux à la location d'uterus. Une réalité violente et cruelle qui fait froid dans le dos mais existe malheureusement bel et bien.

S'il m'a demandé un peu plus de temps et de concentration qu'à l'accoutumée, Norma m'a séduite par son originalité et sa profondeur. Un roman qui confirme encore une fois que Sofi Oksanen est bien un auteur à part.

Le livre :
Norma de Sofi Oksanen
Publié aux éditions Stock (2017), 386 pages

Je remercie les éditions Stock pour cette lecture.

En panne d'idée pour la Fête des Pères ? Voici 5 livres à offrir à votre papa dimanche.

Avec tes yeux de Sire Cédric

A offrir aux papas qui aiment frissonner !

> Lire mon avis
Surtensions d'Olivier Norek

Pour ceux qui rêveraient d'être flics.

> Lire mon avis
La saga Star Wars de George Lucas & co.

Pour les nostalgiques de la Force.

> Lire mes avis
Harley Quinnd'Amanda Conner et Jimmy Palmiotti

Pour les papas qui aiment l'univers de Batman et qui ont de l'humour.

> Lire mon avis
Dune de Franck Herbert

A offrir à ceux qui aiment la science-fiction et/ou qui ont adoré le film de David Lynch.

> Lire mon avis

Et vous, quels livres conseillez-vous d'offrir à la Fête des Pères ?

Le neuvième roman de Sire Cédric est un thriller ultra-gore qui réunit tous les thèmes chers à l'auteur, dans un univers à la fois réaliste et fantastique parfaitement maîtrisé. Addictif et puissant.


Avec tes yeux de Sire Cédric

Quatrième de couverture :
Depuis quelque temps, Thomas n'arrive plus à dormir. D'épouvantables rêves le réveillent en sursaut et l'empêchent de se rendormir. Et si ce n'était que ça ! Après une séance d'hypnose destinée à régler ses problèmes d'insomnie, il devient la proie d'étranges visions. Par les yeux d'un autre, il se voit torturant une jeune femme... Persuadé qu'un meurtre est effectivement en train de se produire, il part à la recherche de la victime. Le cauchemar de Thomas ne fait que commencer.

Mon avis :
Si j'avais été déçue par le dernier épisode de la saga Svärta-Vauvert, je dois avouer qu'Avec tes yeux fait remonter Sire Cédric en top position de mes auteurs favoris !

Dans ce roman one-shot savamment construit, l'auteur mélange à merveille les thèmes qui ont fait son succès : le diable, le paranormal et les apparitions fantastiques, sur fond d'intrigue on ne peut plus réaliste et particulièrement chargée en hémoglobine. Cette fois-ci, Sire Cédric a d'ailleurs porté l'horreur à son paroxysme et s'est surpassé dans la description des scènes les plus ignobles. Mention spéciale au personnage du tueur, froid et hyper violent, qui n'est pas là pour faire de la dentelle.

Côté intrigue, les péripéties s'articulent très bien et l'auteur est parvenu à me surprendre jusque dans les derniers chapitres. Fini le temps des grosses ficelles un peu trop voyantes que j'avais déploré il y a quelque temps. J'ai aimé l'idée d'associer une gendarmette sur la touche et un type complètement paumé, qui permet d'éviter le recours à l'instinct "magique" du flic, à mon goût trop souvent utilisé dans les polars pour faire avancer les intrigues un peu faibles.

Mais là où Sire Cédric m'a agréablement étonnée, c'est dans son style. L'écriture évolue, devient plus mature et s'orne d'éléments paratextuels (italique, gros caractères) qui me rappellent avec sympathie les bons romans de Stephen King. Le roman devient plus visuel, plus vivant. Pas étonnant quand on sait que le roi de l'épouvante est l'inspiration numéro un de Sire Cédric. Dans Avec tes yeux, l'élève s'approche un peu plus de son maître.

Le livre :
Avec tes yeux de Sire Cédric
Editions Pocket (2017), 627 pages
Publié initialement aux éditions Presses de la Cité

Je remercie les éditions Pocket pour cette lecture.